A plus de deux semaines de son démarrage, la fièvre s’est déjà emparée de l’île mémoire qui s’apprête à organiser le «Gorée Diaspora Festival». Une 9e édition sous le signe des innovations.

Prévue du 22 au 24 novembre 2019, la 9e édition sera celle des innovations, si l’on en croit le maire de Gorée, Me Augustin Senghor, président du Comité d’organisation, et qui faisait face à la presse hier dans l’île-mémoire.
Développant les grandes lignes de cette manifestation culturelle initiée depuis 2004, il a d’abord révélé le thème de cette 9e édition dont le parrain est le président de la République, à savoir : «Ile de Gorée, une histoire, une mémoire plurielle : de l’impératif d’une vision partagée.»
Un hommage appuyé sera rendu aux disparus à travers lesquels les organisateurs comptent offrir en exemple à la jeune génération. Il s’agit de Boubacar Joseph Ndiaye, l’ancien conservateur de la Maison des esclaves, disparu il y a dix ans. De feu Ndiouga Dieng -père des jeunes chanteurs Momo et Pama Dieng- qui a composé l’hymne du fanal de Gorée il y a quelques années, et enfin du capitaine Mbaye Diagne, mort au Rwanda lors du génocide connu dans ce pays, et qui par son courage a sauvé des centaines de vies.

«Nuit blanche» le 23, Gorée ne va pas dormir
Parlant justement des innovations apportées au cours de cette 9éme édition du «Gorée Diaspora Festival», le maire Augustin Senghor de parler de la soirée «Nocha Blanca ou nuit blanche» le samedi 23 novembre qui sera un grand moment de fête entre les Goréens et les populations des autres localités.
«Personne ne dormira ce jour-là à Gorée. La soirée Noche Blanca consistera à animer l’île en lumières et en musique. Les restaurants seront ouverts. Ce sera l’élément-clef du festival. Ça se fait dans certains pays comme le Portugal», souligne l’édile de l’île-mémoire. Qui ajoute que ce sera une occasion «d’aller au cœur de Gorée», le tout assaisonné d’un «dimanche de khawaré».
Le sport aura aussi une place importante avec la randonnée du patrimoine qui permettra de découvrir les coins et recoins de Gorée dont la seule connaissance pour certains se limite à la Maison des esclaves. Côté culturel, la présence hier de l’ambassadeur de Cuba au Sénégal, dont son pays est l’invité d’honneur, augure d’une soirée très cubaine.

Un budget de 40 millions à mobiliser
En prélude à la manifestation, une projection d’un film, en collaboration avec Gorée Island Cinéma de Joseph Ramaka Gai, se fera le 21 novembre prochain. Le lendemain, en marge de la cérémonie officielle d’ouverture des festivités, il y aura de l’animation culturelle et la signature d’une convention de jumelage entre Gorée et Brooklyn dont le représentant était présent hier. Le samedi 23, il y aura la présentation du City 20/20 et un symposium sur le thème du festival.
Le maire de Gorée a insisté sur la portée de cette 9éme édition. «Il s’agit d’une approche basée sur l’animation culturelle, pour cerner davantage tous les contours de la mémoire de Gorée. Mais surtout pour que notre cible, la diaspora issue de la traite négrière, puisse profiter de ce festival pour se rapprocher de l’île-mémoire. Le festival à la prétention d’ouvrir la porte du retour», a précisé M. Senghor qui révèle que le montant du budget du festival se chiffre à 40 millions Cfa et n’est pas encore bouclé. D’où son appel aux différents partenaires et aux autorités comme le ministère de la Culture et celui du Tourisme.