Evènement – Première édition du Festival ouest-africain des arts et de la culture : Sonko appelle à protéger la jeunesse des agressions culturelles


Le Premier ministre du Sénégal a appelé à la protection de la jeunesse africaine. Qui, selon lui, fait face à des «agressions culturelles». Pour Sonko, cette protection doit s’opérer en élaborant les politiques publiques. Il demeure convaincu qu’il faut sauver notre identité en s’y appuyant pour développer le continent.
Par Malick GAYE – Ça y est ! La gestation d’un festival culturel qui va réunir les pays de l’Afrique et qui a duré 30 ans, a pris fin hier. En effet, le Festival ouest-africain des arts et de la culture (Ecofest) a été officiellement lancé hier au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose. Co-organisé par la Cedeao et l’Uemoa, Ecofest se veut un creuset d’échanges sur la culture commune des pays ouest-africains. Pour cette première édition, le Premier ministre a présidé la cérémonie de lancement. Ousmane Sonko a salué «une occasion de réfléchir sur les défis du développement que nous devons relever ensemble». «Aujourd’hui, la culture se trouve confrontée à des pressions sans précédent : il s’agit de l’uniformisation culturelle, la marginalisation de nos langues locales. Tout cela menace les identités de notre Peuple. Il est essentiel de protéger notre jeunesse de ces agressions culturelles, nous devons les encourager à s’engager dans la préservation et la promotion de la culture locale, tout en cultivant leur créativité.»
Pour le Premier ministre, l’intégration culturelle a toujours précédé l’intégration politique. «Le socle vivant et durable de la pensée de Cheikh Anta Diop ou celle de l’Afrique est une réalité. Elle a su traverser les frontières tracées par le colon en Afrique de l’Ouest. C’est une continuité des grands empires du Mali et de la Charte de Kouroukan Fouga. Notre histoire est une continuité géographique que les frontières coloniales n’ont jamais réussi à briser», a ajouté Ousmane Sonko. Qui a affirmé que la culture doit être le fondement des politiques publiques. «Après 50 ans, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) rappelle avec force qu’aucun acquis politique ou économique n’est éternel s’il n’est pas cimenté par la culture face aux crises multiformes sécuritaires, économiques, environnementales, qui sèment la méfiance et menacent la culture», a soutenu le Premier ministre.
Ousmane Sonko a appelé la jeunesse à perpétuer le legs des anciens. Pour lui, la jeunesse africaine fait face à de multiples «agressions». C’est aux pouvoirs publics de la protéger, selon le Premier ministre. «Notre vision est de faire de la culture un levier de notre développement économique, social, et un vecteur de souveraineté intellectuelle et morale. C’est dans cet esprit que nous avons récemment organisé le premier Forum national sur le livre et la lecture», a-t-il ajouté.
La cérémonie de lancement a été un moment de partage artistique. En effet, une pièce de théâtre faisant l’éloge du vivre-ensemble a été interprétée.
Le spectacle a été un mélange entre le théâtre et des prestations musicales. Solange Cesarovna (Cabo Verde), Gyakie (Ghana), Ismaël Lô (Sénégal) et Sidiki Diabaté (Mali) ont assuré la partie musicale. Ce qui fera dire au Premier ministre que le président de la République a raté ce qu’il ne pourra rattraper. Une fresque murale à été dévoilée au public. Elle a été entièrement réalisée par des femmes.
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