Évictions d’Ousmane Diagne et du Général Tine : Sonko place ses hommes

C’est la première lecture du remaniement : Ousmane Diagne et le Général Jean-Baptiste Tine, respectivement ministre de la Justice et ministre de l’Intérieur, quittent officiellement le gouvernement. Sans surprise, sans doute. Car, les deux étaient sur un siège éjectable depuis belle lurette.
Pour l’ex-garde des Sceaux, c’est un aboutissement des critiques faits à son encontre par les dirigeants du pays et des militants de Pastef qui demandaient plus de célérité dans le fonctionnement de la justice.
« Qu’on ne compte pas sur moi pour exercer la moindre pression sur les magistrats du siège »
Sous le feu roulant des critiques à l’Assemblée nationale notamment, droit dans ses bottes, Ousmane Diagne réplique aux députés de Pastef : « Je n’ai jamais accepté qu’on fasse pression sur moi, surtout dans un sens déterminé. Qu’on ne compte pas sur moi pour exercer la moindre pression sur les magistrats du siège. Je n’ai aucune autorité sur eux. Je sais qu’ils font un excellent travail. Il leur arrive de prendre des décisions en parfaite contradiction avec les réquisitions du parquet et je n’ai jamais eu à faire la moindre observation, encore moins la moindre critique. C’est de leur responsabilité, c’est de leur prérogative. Le seul moyen qui s’offre à nous – je veux dire à mes services du parquet – c’est de faire usage des voies de recours qui leur sont reconnues par la loi. ». Aujourd’hui, Sonko a mis en place une équipe qui lui est dévouée. Le Premier ministre a choisi Me Bamba Cissé, son avocat, récompensé pour ses batailles judiciaires menées contre l’ancien régime, comme ministre de l’intérieur. Chahutée aux Affaires étrangères, Yassine Fall hérite de la Justice. À la faveur d’un glissement protocolaire, elle devient même numéro deux du nouveau gouvernement alors que tout le monde pensait qu’elle allait sortir du gouvernement à cause de ses carences affichées à la tête de la diplomatie où elle a été remplacée par un diplomate de carrière : Cheikh Niang.
Autre fait marquant : l’entrée de Dethié Fall, au stratégique département des Infrastructures, mais surtout d’Amadou Bâ comme ministre du Tourisme, de la Culture et de l’Artisanat. Il a été la tête pensante des députés de Pastef avec des échecs dans la gestion de certains dossiers comme la loi interprétative et la révision du règlement intérieur de l’Assemblée notamment l’audition des magistrats.