A la cité Jumkom de Guédiawaye, la situation est indescriptible. L’établissement scolaire public est submergé d’eaux de pluie. Les salles de classe inondées, maîtresses et élèves ont pataugé. Une situation qu’ont déplorée les élèves avant de tirer sur les autorités communales et le ministère de l’Education nationale.
L’école 20 B est l’un des établissements les plus célèbres où chaque année la structure est prise en otage par les eaux. «Nous avons passé les examens dans les eaux. Notre classe est inondée d’eau de pluie. Mais comme nous avons un examen à passer, il fallait rester en classe pour faire les épreuves», déclare M. Diop, qui patauge sous les eaux en compagnie de ses camarades de classes.
Du côté des institutrices, c’est l’omerta, personne ne veut se prononcer sur la situation. «Vous avez constaté les faits. C’est suffisant pour connaître les problèmes auxquels nous sommes confrontés avec les élèves», lance l’une des enseignantes en chahutant.
Dans l’enceinte de l’établissement scolaire, le logement du gardien, Hamady Diallo, est inondé d’eau. Bagages et objets planent sur les eaux. L’air triste, sa famille et ses enfants pataugent sous les eaux. «Chaque année, la situation se répète. Les autorités doivent prendre en compte cet établissement scolaire. Tout le quartier est présentement inondé», fait savoir Diallo.
Des quartiers pris en otage
De leur côté, les populations de la localité jugent déplorable la situation de la cité Jumkom. Certains mêmes risquent de passer la nuit à la belle étoile. Des matelas et des armoires sont transférés sur les terrasses, ce qui constitue le décor de la localité. «Depuis des années, nous vivons de cette situation. Si aujourd’hui on nous dit qu’il y plus d’inondation, dans la banlieue, cela nous fait rire, il y a beaucoup de quartiers qui sont sous les eaux. Les inondations existent toujours dans la banlieue», renseigne Mme Salimata Fall.
La même situation a été notée à Wakinane Nimzatt où on constate des travaux de remblaiement de la zone des Badji Naar par la mairie. La forte pluie d’hier a délogé certaines populations. «Ce n’est pas normal, c’est inadmissible, ils ont commencé le remblaiement avant d’arrêter. Aucune canalisation n’a été enregistrée ici. Les champs dont disposent certains pères de famille pour nourrir leur famille sont inondés d’eau. Sans compter les maisons qui sont aussi inondées. Et ce qui nous fait mal en plus, aucune autorité n’a pointé le nez pour venir constater la situation», condamne Mamadou Badji, habitant de la localité.