Des membres des Cours et Conseils constitutionnels des pays de l’Afrique de l’Ouest se sont donné rendez-vous à Dakar dans le cadre d’un colloque sur la justice constitutionnelle. Cette rencontre de deux jours sera un moment d’échange sur les meilleures pratiques et les défis à relever.Par Dieynaba KANE

– Le Conseil constitutionnel sénégalais s’est inscrit dans une démarche d’ouverture pour mieux faire connaître cette juridiction. C’est tout le sens du colloque organisé en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer sur le thème «Cours et Conseils constitutionnels des Etats de l’Afrique de l’Ouest : regards croisés sur la justice constitutionnelle». Lors de l’ouverture de cette rencontre hier, le président du Conseil constitutionnel du Sénégal a fait savoir qu’au-delà de la démarche d’ouverture, ce colloque traduit «le renforcement de l’Etat de droit à travers la mise en place d’un cadre d’échange d’expériences sur nos meilleures pratiques en matière de justice constitutionnelle et de justice électorale». Même si Pape Oumar Sakho reconnaît «qu’en ces matières, chaque Etat construit son propre dispositif en fonction de son histoire, de son contexte politique et du jeu des influences exercées par certains systèmes juridiques. Il n’en reste pas moins qu’une comparaison permet de relever des évolutions convergentes, rendant compte de la similitude de nos défis actuels». Ainsi dans la quête de la démocratie, de l’état de droit, de la bonne gouvernance et des droits de l’Homme, le magistrat estime que «les juridictions constitutionnelles, assignées à la régulation des pouvoirs publics et à la protection des droits et libertés, jouent un rôle éminemment stratégique et constituent à cet effet un repère et un rempart».
Soulignant que ces juridictions évoluent dans un même espace d’intégration régionale, M. Sakho soutient qu’elles «doivent avancer d’un même pas et au même rythme». Poursuivant son exposé, le président du Conseil constitutionnel ajoute que «cette coopération, nécessaire entre les juridictions constitutionnelles, s’impose avec la même acuité entre ces dernières et les juridictions communautaires». Selon lui, «les Etats sont nécessairement conduits à aborder la problématique de l’articulation entre le droit communautaire et le droit constitutionnel national». Dans ce cadre, il relève la pertinence «de mener une réflexion permettant de lever le voile sur les zones d’ombre et d’identifier les meilleures pratiques jurisprudentielles pour en opérer un transfert réciproque».
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