Créditée d’un bon travail sur le banc de l’équipe féminine de football de Dakar Sacré-Cœur, qu’elle a quitté en juillet dernier, Aïssatou Seck, comme prévu, n’a pas mis de temps pour trouver un autre club. Et c’est l’Union Sportive des Parcelles Assainies (Uspa) qui a décroché cette technicienne émérite. Le Quotidien l’a rencontrée.Qu’est-ce que vous retenez de Dakar Sacré-Cœur après votre départ ?

Déjà, lorsque je rejoignais Dakar Sacré-Cœur (Dsc), c’était un gros challenge personnel. Mais je tiens surtout à rendre hommage à quelqu’un qui m’a beaucoup aidée : Soyoubou Gaye, qui est un père. Tout ce qu’on avait réussi en championnat, c’est grâce à lui. Tout le mérite lui revient. C’est lui qui ramène les joueuses, c’est lui qui convoque les réunions… il fait tout. C’est pourquoi j’ai senti une immense perte quand il est décédé. Du coup, j’avais à cœur de gagner ce championnat pour lui. Dsc était une grande équipe. Le travail que père Soyoubou y a abattu, c’est quasiment impossible de le mesurer. Nous avions donc à cœur de remporter le championnat pour lui, et Dieu a fait que nous avons réalisé ce vœu.

Vos premiers pas à Dakar Sacré-Cœur ?
A Dakar Sacré-Cœur, j’ai été coache-adjointe dans l’équipe A du coach Assane Fall. C’est après que j’ai eu en charge la petite catégorie que j’ai mise en place dès mon arrivée. J’étais la coordonnatrice du pôle foot féminin. C’est ainsi qu’est née la petite catégorie. Nous sommes champions du Sénégal avec l’équipe féminine A de Dakar Sacré-Cœur.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre l’Union Sportive des Parcelles Assainies (Uspa) ?
L’appétit vient en mangeant, et j’ai appris beaucoup de choses à Dakar Sacré-Cœur. J’ai vu que l’équipe des Parcelles est une grande équipe, qui a une histoire. Je crois qu’ils sont là depuis 2010. De la D2, l’équipe évolue maintenant en 1ère Division, en étant championne du Sénégal et vainqueur de la Coupe du Sénégal. Donc, je viens pour poursuivre mon travail entamé à Dakar Sacré-Cœur. Parce que je suis quelqu’un qui aime les défis, et l’Uspa constitue un défi pour moi. J’ai choisi de venir là où je pourrais me faire violence, travailler pour répondre à l’attente des personnes. Beaucoup de gens m’ont appelée de partout après le problème vécu avec Dakar Sacré-Cœur, pour m’encourager. C’est pourquoi je veux tout faire pour répondre à leurs attentes. Si quelqu’un me témoigne de sa sympathie, je me bats toujours pour ne pas le décevoir. J’avais reçu des propositions d’autres clubs, mais j’ai opté pour les Parcelles. Je pense que c’est à ce club que je pourrai m’identifier le plus. C’est un club qui a fait ses preuves. C’est pourquoi j’ai choisi les Parcelles.

Vous venez avec le même staff technique, avec lequel vous avez eu à travailler à Dakar Sacré-Cœur ?
Je suis venue avec un seul membre de ce staff, qui est Yaye Sokhna Mbengue, c’est mon adjointe (photo). Pour les autres, elles ont rallié d’autres clubs, alors que certaines sont restées à Dakar Sacré-Cœur.

Vous vous fixez quels objectifs avec votre nouveau club ?
Qui connaît l’Uspa sait qu’on doit parler de trophées en parlant de cette équipe, avec ses hauts faits d’armes dans le football féminin. Nous ne pouvons parler de cette équipe sans pour autant parler d’objectifs par rapport au championnat, à la Coupe du Sénégal et la Ligue des Champions. J’aimerais qu’on se batte par rapport à toutes ces compétitions. On se battra et on fera tout pour être championnes du Sénégal, remporter la Coupe du Sénégal et représenter le Sénégal en Ligue des Champions. L’autre objectif est de faire en sorte que les Parcelles Assainies disposent d’une équipe dans la petite catégorie, d’une grande envergure. Cette équipe pourrait être une source où nous pourrions piocher de bonnes joueuses pour l’équipe professionnelle, des joueuses qui vont incarner l’avenir du Sénégal.

Un mot sur les Lionnes qui viennent de se qualifier aux barrages pour la prochaine Can…
En ce qui concerne les Lionnes, je dirais que je les ai côtoyées. J’en connais quelques-unes. Je pense qu’elles ont les potentialités pour se qualifier, s’il plaît à Dieu.

Comment jugez-vous leur niveau de jeu, après les deux matchs livrés contre le Mozambique ?
Par rapport au jeu, j’ai suivi leurs derniers matchs, aller-retour, contre la Mozambique. Mais je les ai senties juste un peu fatiguées, surtout lors du premier match, peut-être que l’Equipe mozambicaine est très physique. Il faut dire que la majeure partie d’entre elles ne disposaient pas d’un temps suffisant lors des regroupements. Parce que les choses s’étaient enchaînées. Avec le championnat, la Coupe du Sénégal, il y a eu des joueuses qui n’avaient pas eu assez de temps pour se reposer. Le championnat a accusé du retard à cause de ce qui s’était passé au Sénégal (les manifestations politiques). Les joueuses ont enchaîné les matchs avant d’entrer en regroupement, pour après jouer encore. Ce n’est pas évident. C’est peut-être ce qui explique ce manque de fraîcheur et les difficultés rencontrées face aux Mozambicaines. Mais je sais que le coach des Lionnes est compétent. Il va voir comment remédier à tout cela. Et comme je l’ai dit, elles ont les moyens de se qualifier.
Recueillis par Amadou MBODJI – – ambodji@lequotidien.sn