Expliquez nous … Al Seyni Ndiaye, capitaine des Lions du beach soccer : «Mes relations avec Cheikhou Kouyaté»

L’image forte à la fin de la finale de la Can de beach soccer, remportée par le Sénégal face à l’Egypte, a été le tee-shirt à l’effigie de Cheikhou Kouyaté brandi par Al Seyni Ndiaye. Mais au juste, qu’est-ce qui lie les deux hommes ? Le Quotidien a voulu en savoir un peu plus avec le capitaine des Lions de la plage, meilleur gardien de but d’Afrique, et sacré au Mozambique pour la 7e fois. Entretien.Vous avez dédié votre 7e sacre à Cheikhou Kouyaté, à travers un tee-shirt à son effigie. Qu’est-ce qui vous lie tous les deux ?
Cheikhou Kouyaté me considère comme son frère de sang et vice-versa. Nous sommes unis, nous avons des atomes crochus, nous sommes très proches. Il me consulte par rapport à tout ce qu’il fait et moi aussi j’en fais autant. C’est un ami, un conseiller pour moi. Il ne cesse donc de me prodiguer de bons conseils. Et vice-versa. D’ailleurs, je vous révèle qu’il m’a demandé mon avis avant de rejoindre Nottingham Forest. Je lui ai dit surtout de jouer dans un club où il aura la garantie d’avoir du temps de jeu. Il a su que Nottingham Forest avait besoin de lui et lui garantissait du temps. Il a donc fini par rejoindre les rangs de ce club promu cette année. Et dans les faits, ça se passe bien pour lui concernant son temps de jeu. Il est devenu un des piliers de l’équipe qui certes est en difficulté en championnat, mais qui a recruté beaucoup de nouveaux joueurs. Il faudrait une période d’adaptation avant que la mayonnaise ne prenne.
Comment vous vous êtes connus tous les deux ?
J’ai connu Cheikhou Kouyaté en 2015. Plus précisément, fin 2015. Nous avions des affinités alors que ça ne fait pas longtemps que nous nous sommes connus. En fait, j’ai connu Cheikhou à la suite d’un message qu’il avait envoyé à l’Equipe nationale de beach soccer lors d’une Can. Cela nous a beaucoup fait plaisir d’autant plus qu’il a été le premier joueur de l’Equipe nationale à nous adresser un message. Ce geste m’avait beaucoup marqué. Et depuis ce jour, on ne s’est jamais quittés. Et Dieu a décidé de notre amitié qui est devenue de jour en jour plus forte. Aujourd’hui tout le monde connaît notre amitié. A chaque fois qu’il marque un but, je reçois des messages de beaucoup de gens qui me félicitent ou d’autres messages pour commenter ses prestations. Cheikhou, c’est vraiment mon ami… Je ne me suis pas encore marié. Je suis encore célibataire. Mais je souhaite que si Dieu me donne l’opportunité d’être père d’un fils, celui-là portera le nom de Cheikhou Kouyaté. D’ailleurs, justement ce mardi, il m’a lancé une pique sur Instagram en me demandant de me marier pour libérer le Peuple (rire). Il m’a dit que le cola est disponible, mais que la balle est dans mon camp. D’ailleurs, Cheikhou connait très bien ma copine (rire).
A quand remonte votre dernier entretien téléphonique ?
Pas plus tard qu’aujourd’hui (hier mardi), j’ai reçu un appel de lui avant qu’il ne se rende à l’entraînement. Il m’a demandé comment se sont passés notre voyage et notre retour à Dakar en provenance du Mozambique. Il m’a dit qu’il sait que nous sommes fatigués, mais que cela en vaut la peine parce que c’est ce que le Peuple sénégalais attend de nous. Il m’a dit : «Quelle que soit la fatigue que vous ressentez, répondez aux sollicitations de la presse.» Cheikhou a l’expérience de la vie.
Il est évident que vous vous parliez avant chaque match…
Bien sûr. Lors de la Can au Mozambique, il nous envoyait des messages d’encouragement en nous demandant de faire preuve de maximum de concentration et de croire en nous. Nous recevions des messages des joueurs de l’Equipe nationale de football, avec notamment celui de Cheikhou en premier.
Et comment ça s’est passé le jour de la finale ?
Le jour de la finale, comme d’habitude, il nous a envoyé un message d’encouragement. Il m’a révélé qu’il était stressé au moment de la séance de tirs au but contre l’Egypte et qu’il ne l’a pas suivie. Il avait éteint sa télévision. C’est pour vous dire son patriotisme et l’amour qu’il porte au sport sénégalais et au beach soccer en particulier, et bien sûr au football. Nous avons aussi reçu les messages, entre autres, de Koulibaly, Sadio Mané, Gana Guèye… D’ailleurs, Ilimane Ndiaye, en m’envoyant un message d’encouragement, m’a demandé de lui donner la signification du slogan : «Maffé bala neex saaf dégué.» (rire). Nous espérons que cette Can que nous venons de remporter va constituer une source de motivation pour eux en direction du Mondial.
Pour terminer, revenons à la finale contre l’Egypte. Une finale difficile…
En effet, c’était compliqué. D’abord personnellement, j’ai joué avec une blessure. De même que Mandione Diagne. Et c’est la première fois que le Sénégal gagne une finale aux tirs au but dans l’histoire du beach soccer. En face, on avait des Egyptiens super motivés. D’ailleurs, pour la petite histoire, quand ils se sont qualifiés pour le Mondial en éliminant le Maroc, Mohamed Salah, pour les motiver encore plus, leur a offert 150 millions Cfa. Vous imaginez l’esprit avec lequel les Egyptiens ont joué la finale. Mais notre expérience et notre mental ont prévalu. Maintenant, notre ambition ce n’est ni les demi-finales ou la finale, mais d’aller au-delà pour mettre la main sur le jackpot qu’est le trophée de la Coupe du monde, prévue en 2023. Donc l’objectif, c’est le trophée mondial et rien d’autre. C’est l’occasion pour moi de renouveller nos remerciements à l’Etat, au ministère des Sports et surtout à la Fédération sénégalaise de football, avec à sa tête le président Augustin Senghor, à mes coéquipiers, les staffs technique et administratif, les dirigeants et supporters. Et enfin au Peuple sénégalais qui n’a cessé de prier pour nous.
Recueillis par Amadou MBODJI
ambodji@lequotidien.sn