EXPLIQUEZ-NOUS… Aliou Cissé, sélectionneur des Lions : «Le bonheur serait de gagner un trophée pour mon pays»

Avec un parcours remarquable lors des éliminatoires du Mondial 2018, les Lions, qualifiés avant la dernière journée, avaient à cœur de finir en beauté devant le public de «Senghor» hier, face à l’Afrique du Sud. Une mission accomplie par la bande à Cheikhou Kouyaté après leur victoire (2-10) sur les Bafana Bafana, mais également pour le sélectionneur, Aliou Cissé, qui en sera à son deuxième Mondial. Si l’ancien capitaine des Lions savoure ces moments historiques, son rêve serait désormais d’offrir à son pays le trophée continental.
Que ressentez-vous à l’issue du dernier match de ces éliminatoires de la Coupe du monde marqué par une victoire contre l’Afrique du Sud ?
Tout d’abord, je tiens à remercier mes joueurs, l’encadrement technique avec qui je travaille depuis un bout de temps. Ils ont abattu un travail extraordinaire. Le staff médical, bien sûr, les intendants. Nous allons savourer cette qualification. C’est très important pour le football. Je pense que le football avait besoin de ça. Le pays avait besoin de ça. Tout le Peuple sénégalais était derrière nous. Cela s’est vu aujourd’hui durant 90 minutes. Nous leur dédions cette qualification historique.
Vous avez été critiqué un moment, comment avez-vous vécu cette période ?
Vous savez, les détracteurs, cela fait partie du travail. J’en profite pour demander pardon à tout le monde et pardonner tout le monde. Je crois que c’est très important. La seule chose qui nous importe aujourd’hui, c’est de faire avancer notre pays dans n’importe quel domaine. Je suis le sélectionneur de l’Equipe nationale, je suis satisfait, mais pas soulager parce qu’il y a une ligne directrice. Je m’ouvre à mon staff, à des techniciens sur le plan local et sur le plan international, j’aime le travail que je fais et je le fais du mieux que je puisse le faire. Le football est ainsi fait. Parfois, il y a des hauts, parfois, il y a des bas. Je réussis parfois, j’échoue, mais je me relève et je continue. C’est ce qui est important.
Peut-on comparer la génération 2002 à celle de 2017 ?
Il n’y a pas de comparaison à faire. J’étais le capitaine de cette équipe de 2002. Je pense que c’est une autre mentalité, un autre background. Les garçons d’aujourd’hui sont différents de la génération 2002. Il y a beaucoup de choses que ces garçons devraient prendre de la génération 2002. Ce sont des garçons qui ont d’autres qualités que nous n’avions pas en 2002. Je dirais que les deux générations sont différentes. Ils ont une autre mentalité et jouent un football différent. Les garçons ont envie d’écrire leur histoire. Ils ont énormément de respects pour la génération 2002. Ce n’est pas une concurrence générationnelle. Beaucoup de joueurs de la génération 2002 bossent avec moi. On leur dédie cette qualification. Maintenant, faire une deuxième Coupe du monde, c’est très bien pour le pays. Je l’ai fait par le passé en tant que capitaine, aujourd’hui, je le fais en tant que sélectionneur. Je pense que ce sont de grands moments pour moi. Je reste quand même un jeune entraîneur. Je n’ai encore rien gagné. Le bonheur que j’aurai, c’est d’amener cette équipe le plus loin possible et surtout gagner un trophée pour mon pays.
Vous avez disputé 18 matchs sans défaite. Que vous inspirent ces statistiques ?
Ces statistiques me font énormément plaisir. Je pensais à un moment que les gens étaient amnésiques. Vous vous rendez compte du travail que nous sommes en train de faire. Quand on a ces résultats, cela veut dire qu’il y a un travail derrière. La plupart de ces garçons, je les ai connus en 2011. Je savais que cette génération pouvait nous offrir quelque chose de magnifique. Quand je suis arrivé à la tête de cette sélection, je me suis basé sur eux. Ensuite, on a renforcé avec d’autres cadres qui étaient là. C’est ce mélange qui a donné tout cela. J’en profite pour dédier cette qualification à tous ces entraîneurs qui étaient là avant. Que ce soit Lamine Ndiaye, Amara Traoré, Alain Giresse, Joseph Koto, ils ont laissé un bon travail. C’est important de les associer à cette qualification.