Expliquez-nous Bombardier sur sa victoire face à Balla Gaye 2 : «La victoire acquise durant le combat vaut plus que celle par avertissements»

Vainqueur une seconde fois de Balla Gaye 2, Bombardier est revenu sur les circonstances de son succès samedi à l’Arène nationale. Parmi les plus anciens de l’arène, il souligne avoir prouvé à son adversaire qu’il en avait encore. Le champion de Mbour qui n’a pas manqué de dénoncer l’arbitrage, promet de faire un recours auprès du Cng de lutte, dans une vidéo postée sur le site de Lutte Tv.Une deuxième victoire sur le champion de Guédiawaye. Alors, quel est votre sentiment après ce nouveau succès sur Balla Gaye 2 ?
Je dois dire que c’est à cause des erreurs que je commettais souvent que j’ai perdu plusieurs de mes combats. J’étais venu pour montrer à Balla Gaye 2 qu’il ne lutte pas mieux que moi. On s’est accrochés durant quinze minutes, il n’a pu rien faire. Je l’ai dominé dans le barrage. Je crois que je lui ai prouvé que je lutte mieux que lui et maîtrise mieux la bagarre que lui. Aujourd’hui, j’ai lutté en faisant parler mon expérience. Je n’ai fait que gérer le combat en lui laissant le soin de prendre les initiatives. Jusqu’à une heure de combat, il n’allait pas me battre. C’était aussi l’occasion de prouver aux Sénégalais que Balla Gaye 2 n’est pas meilleur que moi, sur le plan de la lutte, qu’il n’est pas plus courageux que moi. Je crois qu’il a compris que j’ai plus de force que lui. Je suis deux plus fort que lui. Il m’a taxé de vieux, que j’étais proche de la retraite. Il a oublié que j’étais un vieux avec une bonne hygiène de vie, une bonne alimentation. C’est ce vieux qui lui a apporté une belle réplique. Balla Gaye 2 souffre d’un déficit de condition physique. Avec son jeune âge, il ne doit pas être fatigué aussi vite. Balla Gaye 2 a perdu le souffle dès le premier contact. Maintenant, je ne suis pas son coach, ni son préparateur physique pour m’aventurer sur la façon dont il a préparé son combat.
Vous savez, dans ce combat, j’ai fait comme si j’avais peur de Balla Gaye 2. Il a beaucoup parlé avant le combat. C’est normal. C’était dans l’esprit du combat. Ça participe à la promotion du combat. Par contre, quand on dit certaines choses, il faut savoir les gérer. J’ai démontré qu’avoir 45 ans ne peut pas m’empêcher d’être en pleine forme physique. Il faut comprendre que c’était mon premier combat sans Pape Dia (le frère décédé). J’aurais aimé qu’il soit là. Je voulais vraiment que Pape assiste à ce combat. Du coup, c’était inconcevable de perdre ce combat en son absence. Cette victoire est un hommage que je lui rends. Je profite de l’occasion pour présenter mes condoléances à Balla Gaye 2 qui a perdu son père. Je suis allé lui présenter mes condoléances. Perdre un proche est difficile. On vivait la même situation. Je lui conseille un maximum de courage. Il est jeune. Il doit continuer à travailler.
Avec cette victoire, vous semblez donner une réponse à ceux qui disent que l’aspect financier compte beaucoup plus vu votre âge avancé ?
L’honneur vaut mieux l’argent. Mes enfants commencent à grandir. Celui qui est assis là-bas est mon fils, il va à l’école. Les bons résultats que j’aurai à l’Arène le rendent digne à l’école. Le fait qu’ils soient fiers de leur père vaut plus que l’argent que ce dernier gagne. Quand je n’aurai plus les capacités de faire ce que je fais aux entraînements, je cesserai de lutter. J’ai cru à mon travail. Tous ceux qui connaissent le sport savent que physiquement, je suis plus au point que mon adversaire. Je m’en suis rendu compte bien avant que le combat ne débute. Durant les face-à-face. Les yeux parlent. Il faut respecter ton adversaire et lui donner de la valeur ajoutée. Il n’a eu cesse de me dire que je n’ai plus de force et que je suis vieux et qu’il en finirait avec moi une fois qu’il y aura l’accrochage. Qu’est qu’il doit dire si c’est un vieux qui lui a infligé ce qu’il a vécu.
Maintenant, la lutte est faite de recommandations maraboutiques. Je n’ai négligé aucun détail. Peut-être que les recommandations que j’ai reçues sont similaires à celles de mon adversaire. J’ai respecté ces recommandations à la lettre. Il me fallait être serein parce que l’infrastructure où se tient le combat est plus proche de la localité de Balla Gaye 2. Je me suis mis sur ma chaise, j’ai choisi l’endroit où mettre mon «Cumucaay». Je commence quand même à durer dans la lutte. J’ai senti que c’est l’endroit idéal.
Quel commentaire sur la première chute que l’arbitrage a jugée en dehors de l’enceinte ?
Tout le monde sait que je l’ai battu durant le combat. Je vais introduire un recours au niveau du Cng. La victoire acquise durant le combat vaut plus que celle qu’on m’a accordée par avertissements. Je veux qu’on me restitue cette victoire. La chute est intervenue entre les deux sacs. Et l’action est entamée au niveau de l’enceinte. Avant qu’on atteigne l’autre sac, il est tombé et l’arbitre n’a pas sifflé. C’est après la chute que l’arbitre a sifflé. Pour moi, le combat était fini. C’est une grosse erreur. Si c’était un autre lutteur, il aurait boudé le combat et il aurait été sanctionné.
Mon coach m’a dit : «Tu l’as battu, le combat est fini.» Et quand l’arbitre m’a dit de revenir dans l’enceinte, je croyais que c’était pour me donner ma victoire. A ma grande surprise, il a demandé de reprendre le combat…
Je connais la façon dont Balla Gaye 2 lutte, ses qualités et ses faiblesses. C’est pourquoi, je lui disais que je le connais. Je ne vais pas trop entrer dans les détails parce qu’il a des combats à disputer. On s’était croisés en 2014, il a cherché à se justifier en disant qu’il était malade. Je lui ai dit d’aller se soigner et revenir prendre sa revanche. Je le battrai à nouveau et il n’aura rien à redire. Ce que j’ai fait en 2014 je l’ai reconduit pour le battre.
Recueillis par Amadou MBODJI ambodji@lequotidien.sn