Après son baptême du feu aux MMA (Arts Martiaux Mixtes), soldé par une victoire face à Rocky Balboa, Serigne Ousmane Dia alias Bombardier ou B52 se plaît déjà dans ce sport auquel il a été initié en 2010. Dans un air décontracté, il nous a très vite mis à l’aise, laissant entendre de temps à autre le rire généreux d’un homme épuisé par le ramadan. Son intégration dans les MMA, ses ambitions sportives, son cachet, Bombardier dit tout à Afrikmag.

Initié aux MMA depuis 8 ans
Lorsque Bombardier a commencé à pratiquer les Arts Martiaux Mixtes (MMA), c’était sans se douter une seule seconde qu’il combattrait un jour en dehors du Sénégal. C’était en 2010, lors d’une séance d’entraînement de routine à Montpellier, qu’il a commencé à pratiquer plusieurs arts martiaux, notamment le judo et les MMA. Plusieurs années après, alors que son combat de lutte avec Rocky Balboa a été refusé par le Comité national de Gestion de lutte du Sénégal, du fait que son adversaire ne s’était jamais essayé à la lutte sénégalaise, les amateurs de lutte réclamaient à tue-tête ce combat. C’est ainsi qu’un promoteur suisse l’a contacté, pour organiser le combat tant plébiscité, mais sous une autre forme. Sans tambour ni trompette, B52 s’est entraîné sans relâche, sachant que tout faux-pas se déteindrait sur son avenir dans les MMA. Heureusement pour lui, il a relevé le défi en mettant Ko Rocky Balboa en seulement une minute. Son cachet, Bombardier ne veut pas en parler, pour ne pas créer une émeute dans les MMA. «Si je le dis, certains lutteurs vont vouloir intégrer les MMA sans maîtriser la technique et cela va poser problème.»

«Je n’ai plus rien à prouver au Sénégal»
Bombardier se souvient encore de son premier combat, en 1995. Depuis, il est sorti vainqueur de 17 combats et a été battu à 7 reprises. Serigne Dia a, en 23 ans de carrière, fait ses preuves dans l’arène si bien que sa victoire contre Balla Gaye 2 lui aura valu le titre de «Roi des Arènes». «Mon objectif est de continuer ma carrière au sein des MMA», confie-t-il à Afrikmag.
D’une part parce qu’à 40 ans, il ne lui reste plus que cinq années avant de prendre sa retraite dans la lutte sénégalaise, et d’autre part parce que les combats MMA ne fixent pas de limite d’âge et que c’est plus professionnel.

«La préparation mystique est la 4e sur ma liste de priorités»
Contrairement à la lutte sénégalaise, aux MMA les combattants ne se versent pas des citernes d’eau bénite ou encore des poudres magiques au cœur de l’arène. Toute préparation mystique, si besoin, se fait en dehors du ring. Pour Bombardier, ce changement de situation ne le dérange pas pour le moins du monde car la préparation mystique vient en 4e position sur sa liste de priorités. «Il y a tout d’abord la préparation physique, la préparation morale et la maîtrise des techniques de lutte», explique-t-il.
Pour le lutteur, il faut que les mentalités des Sénégalais changent car «on peut bel et bien gagner un combat de lutte avec une bonne préparation physique sans exagérer sur le plan mystique». En outre, il souhaiterait que la lutte sénégalaise soit plus connue sur le plan international.
Afrik Mag