Au moment d’entamer une treizième saison sur les greens, Maha Haddioui est une femme comblée. L’ambassadrice du golf du Royaume chérifien, qui a commencé à taper dans la «petite balle» à 12 ans, rayonne de bonheur d’avoir contribué au développement de la discipline dans son pays. A 36 ans, la doyenne du golf féminin marocain est de nouveau d’attaque pour la Coupe Lalla Meryem, à domicile.Recueillis par W. DIALLO – Comment trouvez-vous l’évolution du golf au Maroc ?

Je crois que le golf marocain a beaucoup grandi et a beaucoup évolué dans le bon sens. J’ai commencé le golf en 2001, et le golf au Maroc n’est pas le même qu’il est aujourd’hui. Cela a pris une ampleur qui est internationale, de plus en plus de parcours, de plus en plus de joueurs, de plus en plus d’intérêt pour ce sport. C’est vraiment positif. Il y a aussi beaucoup plus de jeunes talents. Je pense aussi qu’il y a des idées reçues qui commencent à disparaître, à savoir que c’est un sport de riches, que c’est un sport d’élites. Je pense qu’aujourd’hui, avec les efforts faits par les fédérations et les clubs, c’est un sport qui est plus accessible qu’avant. C’est un sport qui commence à être dans l’inconscient des Marocains comme un sport que tout le monde peut pratiquer. Ce qui est vraiment important.

En tant que femme, qu’est-ce qui vous a poussée à jouer au golf ?
Je dirais le hasard (rires). J’ai démarré vraiment par hasard le golf. J’aime beaucoup les sports individuels. C’est aussi un sport qui vous pousse à vraiment vous dépasser. Et je suis contente que le destin ait mis le golf sur mon chemin. J’ai commencé à 12 ans, et c’était pour m’amuser. C’est au bout de quelques années, en voyant que j’avais d’assez bons résultats, que je me suis dit que j’allais continuer. Je suis allée aux Etats-Unis, j’ai joué pour l’équipe universitaire, après avoir joué pour l’équipe amateur marocaine. Et c’est aux Etats-Unis vraiment, en voyant que j’avais un bon niveau, que j’ai décidé d’en faire une carrière.

Comment expliquer que les femmes marocaines dominent les hommes au niveau du golf ?
(Rires) C’est une question qu’on s’est beaucoup posée. Pour être honnête, je n’ai pas la réponse, mais je sais qu’aujourd’hui, il y a des Marocains qui commencent à briller au niveau international. On l’a vu récemment avec Adam Bresnu. Je pense qu’on démarre une nouvelle phase pour le golf masculin marocain. Et je crois que cela va créer l’émulation. Là, Adam est en train de faire de très bons résultats et je pense que cela va encourager tout le monde chez les golfeurs marocains.

Comment cela se passe entre vous les femmes au niveau du golf marocain ?
On ne se voit pas beaucoup. Ça reste un sport individuel, pour être honnête. Après, on s’encourage. Moi, je suis très contente de ne plus être la seule (rires). C’est aussi bien de partager des tournois avec des joueuses du même pays, mais aussi c’est un poids. Quand tu as toute la pression sur toi, forcément, c’est plus dur à gérer. Vraiment, je suis super fière de l’évolution qu’il y a eue et je suis certaine que cela va évoluer dans le bon sens. Après, on a que la Coupe Lalla Meryem au Maroc, qui est un tournoi du Ladies European Tour. J’espère que dans les années à venir, on aura beaucoup plus de tournois et que cela créera encore plus d’émulation.

Alors quel est l’objectif que vous vous êtes fixé pour cette année ?
Cette année, pour le Ladies European Tour, c’est d’être dans le Top 30 et de me qualifier pour 3 des Majeurs. On démarre cette semaine, à domicile. Je connais bien le parcours. C’est le premier tournoi de la saison et forcément, il y aura des ajustements à faire. Je suis très contente de démarrer ma treizième saison.
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