Réformer l’Uassu (Union des associations sportives, scolaires et universitaires), c’est le vœu du président de la République, exprimé lors du dernier Conseil des ministres. Secrétaire général de l’Uassu, Mama Laye Mbaye révèle qu’ils sont déjà à pied d’œuvre ; tout en dégageant des pistes.

Le président de la République, Macky Sall ; a demandé au ministre des Sports une réforme du sport universitaire et scolaire. D’abord, en tant que Secrétaire général de l’Uassu, quel est l’état des lieux ?
En réalité, ce sont des instructions réitérées de finaliser la réforme et la redynamisation de l’Uassu. Ces instructions ont en effet été reprises lors du dernier Conseil des ministres. Aujourd’hui, l’Uassu, qui date de 1971, est une structure qui avait en charge l’organisation des compétitions du sport scolaire et universitaire. Il y avait un seul ministère qui s’occupait de l’Education nationale, à tous les niveaux. Entre temps, l’architecture gouvernementale a évolué. Il y a aussi de nouveaux acteurs qui sont intervenus. Avec la nouvelle architecture, au niveau du ministère de l’Education, de l’Enseignement supérieur, à l’image de ce qui se fait dans les autres pays, il y a une tendance à dissocier le sport scolaire et le sport universitaire. Plusieurs ateliers et séminaires ont été organisés et les recommandations issues de ces rencontres sont de mettre sur pied une Fédération du sport scolaire d’un côté et du sport universitaire de l’autre.
Concrètement, comment les choses vont se passer pour ces deux Fédérations ?
On sait que pour développer le sport dans ce pays, on ne peut pas ne pas passer par l’école. Le sport, dans un premier temps, c’est l’affaire des jeunes, c’est aussi un lieu de formation. C’est cette particularité que présente l’Uassu parce qu’à travers les activités physiques et sportives au niveau des établissements, on utilise le sport comme levier d’éducation. Donc, il a été retenu d’aller vers le sens de mettre une Fédération du sport scolaire et une autre du sport universitaire. Disons, au niveau du ministère des Sports, des comités ont été mis en place pour faire des propositions dans le sens de cette réforme. Pour le sport scolaire, il y a le Comité national du sport scolaire. On l’appelle Comité national de gestion et de relance du sport scolaire. Sur le terrain, ce comité a fait le travail. D’ailleurs, du 23 au 29 mars 2020, le Comité national va organiser les phases nationales du sport scolaire parce qu’il était question de relancer le sport scolaire. Depuis 5 ans, on joue dans toutes les régions du Sénégal. En 2016, au niveau des statistiques, il y avait pas moins de 25 000 élèves qui jouaient pour le sport scolaire. Sur les statistiques de 2019, il y a plus de 150 000 élèves qui ont participé à nos compétitions. Et les phases nationales constituent un processus de finalisation. On a d’abord joué dans les zones, aux niveaux départemental et régional. L’aboutissement de ce processus était l’organisation des phases nationales. C’est vers ça que le Comité national va s’atteler en organisant les phases nationales du sport scolaire.
Et quelles sont les disciplines concernées ?
Ce sont les disciplines les plus pratiquées et qui se font dans toutes les régions. Il y a six disciplines retenues : le football, le basket, le handball, l’athlétisme, la gymnastique et la lutte. Les phases nationales vont concerner 1570 élèves et encadreurs et vont se tenir à Dakar.
Qu’en est-il du sport universitaire ?
Maintenant, pour le sport universitaire, un Comité national a été aussi mis en place. Entre autres missions, c’est l’organisation des compétitions et travailler pour aller vers une fédération. Il faut dire que l’instruction du président de la République a trouvé le ministère des Sports dans le processus de finaliser cette réforme.
Alors où se situent les problèmes au point de pousser le chef de l’Etat à interpeller le ministre des Sports ?
Je pense qu’au-delà de la fédération, il faudrait profiter de cette réforme pour prendre en charge les autres préoccupations liées au financement, aux relations entre les acteurs, c’est-à-dire les fédérations et le ministère des Sports. Nous travaillons sur ces aspects pour faire des propositions concrètes et finaliser le processus. Il est important d’avoir des fédérations, mais pour que ces fédérations soient viables, il faut aussi régler la question des financements et la question des rapports entre les acteurs.
Par rapport à ces pistes que vous avez décrites, on peut être optimiste ?
Effectivement ! Comme je l’ai dit plus haut, l’appel du président de la République nous a trouvés sur le dardant. Nous concernant, je pense que c’est un moment favorable pour finaliser le processus et vraiment permettre aux acteurs de dérouler dans l’intérêt du sport sénégalais. La mission première du ministère des Sports est de développer le sport de façon générale. Je ne parle pas des compétitions, mais le fait de permettre à ces élèves de se familiariser avec une discipline par la pratique sportive, même si demain, ils ne sont pas des sportifs, ils vont pratiquer ce sport qui va impacter leur santé et avoir des répercussions sur l’économie. Le sport à l’école va bénéficier et aux sports élites et aux sports de masses. Il est donc important de finaliser le chantier dans l’intérêt du sport sénégalais.
N’y a-t-il pas un problème de communication ?
Disons que les phases nationales devraient nous permettre de communiquer davantage pour montrer à l’opinion que nous sommes sur le terrain. Au niveau des établissements scolaires, les mercredis après-midi, ça a recommencé à bouger. Donc, le fait de faire passer le nombre de 25 000 à plus de 150 000, cela veut dire qu’il y a eu du chemin qui a été fait. Et ces élèves forment l’élite ; parce qu’avant de participer aux inter-établissements, il y a eu d’abord les inter-classes. Et les statistiques ne tiennent pas compte des inter-classes.
Autrement dit, en direction des Jeux Olympiques de la Jeunesse que le Séné­gal va organiser en 2022, l’Uassu dispose d’un grenier pour les fédérations…
Dans les correspondances que nous avons adressées au Comité national olympique (Cnoss), nous avons essayé d’attirer leur attention parce qu’au-delà des phases nationales, il y a les prochains mondiaux du sport scolaire. Et le Cnoss pourrait profiter des deux dates en direction de la préparation du Sénégal pour les Joj. Il faut aussi noter qu’en dehors des phases nationales, on a toujours l’occasion d’organiser des championnats pour les autres disciplines. Il s’agit de retenir les meilleurs et pourquoi pas les intégrer dans le groupe d’élite qui va représenter le Sénégal aux Joj. La cible des Joj est à l’école. C’est de 14 à 18 ans. C’est un terreau fertile pour faire des champions.