Souleymane Diabaté continue de marquer l’histoire de la Basketball Africa League (Bal). Double champion d’Afrique avec le Zamalek (Egypte) en 2021 et l’Us monastirienne (Algérie) en 2022, le meneur ivoirien de 36 ans tentera de remporter son 3e trophée continental avec Al Ahly Benghazi (Lybie). Pour sa 4e participation à la compétition, Solo disputera sa 3e finale.Cela fait quoi de disputer une troisième finale de la Basketball Africa League (Bal), après avoir remporté le trophée avec deux équipes différentes ?

C’est quelque chose qui est incroyable, sachant que le niveau de la Bal augmente chaque année. J’espère que ce sera la troisième finale et la troisième victoire pour moi. C’est beaucoup de fierté, mais aussi beaucoup de travail.
Surtout qu’on ne vous attendait pas du côté de la Libye, alors qu’il y avait des possibilités de jouer dans d’autres pays…

Exactement ! Ce qui est fou, c’est qu’au début, j’étais juste parti rejoindre Al Ahly pour le Road to Bal parce qu’il y avait Majok (Sud-soudanais de l’Us monastirienne) avec qui je suis proche. C’était cool de rester avec Majok et de disputer cette qualification à la Bal. Au final, ils ont montré qu’ils avaient de l’ambition. Cela m’a motivé à rester là-bas. Et quand le Manager général m’a parlé, il a été clair : c’était de gagner la Bal. Les dirigeants ne voulaient pas seulement participer, alors ils ont mis les moyens et ça a marché. Donc, je pense que j’ai fait le bon choix d’être resté là-bas.

Alors, c’est une finale contre votre ancienne équipe qui rêve aussi d’un premier sacre, tout comme votre nouvelle équipe et vous personnellement pour un troisième trophée. C’est donc une finale spéciale que vous allez jouer samedi ?
Oui, c’est une finale spéciale parce qu’avant hier, je parlais avec Morais (international angolais du Petro). On parlait de tout cela. On ne savait pas qu’on allait se rencontrer en finale. On a parlé de notre échec de l’année dernière. On voulait se donner une chance de jouer ensemble et essayer de gagner quelque chose ensemble. Au final, on se retrouve en finale (rire). Il y aura forcément un de nous deux qui sera déçu. On va se battre. On va oublier notre amitié et le respect qu’on a l’un pour l’autre pour essayer de remporter le titre.

C’est difficile de jouer contre une équipe qui cherche toujours à remporter ce trophée après quatre participations ?
Naturellement ! Je m’étais dit que si je ne gagne pas, je souhaite que Petro gagne la Bal. Aujourd’hui, je me retrouve dans une situation où c’est moi contre Petro. Forcément, il y aura un vainqueur et un perdant. C’est une situation un peu délicate, mais sur le terrain, il n’y a pas de cadeau. On se fera des accolades à la fin, mais pendant le match, on sera des adversaires pendant 40 minutes. Et ça commence déjà aujourd’hui. On a petit groupe sur Whatsapp où on discute et on se chamaille un peu. Mais je pense que d’ici demain, tout le monde va se concentrer sur son match.

Qu’est-ce qu’un troisième trophée pourrait représenter pour vous ?
Ce sera quelque chose d’exceptionnel. Gagner deux titres, c’est déjà énorme. Je suis fier d’en avoir gagné deux et d’être en finale pour la quatrième édition. Cela me tient à cœur de gagner un troisième trophée et ce sera quelque d’incroyable, avec une équipe qui vient d’arriver à la Bal. Cela me permettra aussi de marquer l’histoire du basket libyen. Et comme on dit, une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne.

Comment les dirigeants de l’équipe apprécient ce parcours pour une première participation ?
Ils sont très heureux. J’ai parlé hier (mercredi) au téléphone avec un des grands sponsors de l’équipe. Il était très heureux. Il n’a pas pu venir d’ailleurs parce qu’il avait trop la pression. Les dirigeants sont contents. Et comme l’appétit vient en mangeant, ils souhaitent qu’on monte sur la plus haute marche, et c’est le rêve de tout le monde.

On connaît vos liens avec le Sénégal. Alors comment tu as trouvé cette équipe de l’As Douanes, éliminée justement par votre ancienne équipe, le Petro de Luanda ?
C’est une très bonne équipe. C’est une équipe qui était bien construite, avec un bon coach. Maintenant, les aléas du basket ont fait qu’ils ont perdu un match qui était capital et qu’ils contrôlaient pourtant. Cela fait partie du jeu et je crois que cela va leur apporter beaucoup d’expérience. J’avais discuté avec le manager de l’équipe pour cette Bal 2024, malheureusement cela ne s’est pas fait. Certai­nement l’année prochaine. Pour l’instant, je me concentre sur ma finale, après on verra.
Recueillis par Woury DIALLO – wdiallo@lequotidien.sn