Par K. Sonko – Il y a de cela quelques semaines, la Chambre africaine de l’énergie, via son président exécutif, exhortait les compagnies pétrolières et gazières opérant en Mauritanie et au Sénégal, à «agir maintenant pour conclure des accords de vente à long terme pour le Gaz naturel liquéfié (Gnl)». Pour Nj Ayuk, «lorsque les entreprises s’assurent d’acheter du Gnl pendant des décennies, par exemple, elles ont beaucoup plus de chances d’obtenir le soutien des investisseurs dont elles auront besoin pour produire le gaz naturel qu’elles finiront par liquéfier. Car les contrats à long terme minimisent les risques pour les investisseurs ; ils savent que les recettes provenant des ventes de Gnl contribueront à couvrir leurs coûts d’investissement. En favorisant la stabilité des revenus des projets gaziers et la sécurité des investisseurs, les accords à long terme aideront le Sénégal et la Mauritanie à tirer pleinement parti de leurs ressources en gaz naturel».
Il a été conforté vendredi, lors des panels du deuxième jour de la deuxième édition de la Conférence-exposition Msgbc oil, gas & power, par le vice-président senior gaz et énergies à faible teneur en carbone de Technip Energies. M. Loïc Chapuis a fait savoir que «la manne de Gnl qui va pouvoir être exportée, générera des ressources financières pour les pays. La demande est trop forte, le prix de vente sera ainsi fort et le retour sur investissement sera d’autant plus meilleur et ce marché a besoin de visibilité. Un projet comme Gta et le bassin Msgbc montrent que l’Afrique est capable de faire des projets et de livrer pendant longtemps du gaz». De l’avis de l’expert de l’entreprise Technip Energies, «le Gnl peut constituer une alternative extrêmement crédible face à des projets qataris, américains et des projets asiatiques. Et cette crédibilité est importante, car elle aura un impact sur les financements et les taux d’intérêt qui vont être apposés. Donc, l’accès au financement sera plus facile. Les marchés européens viendront nouer des contrats long terme en Afrique. C’est extrêmement important si ces contrats se déroulent bien. Cette crédibilité est en phase d’être acquise. On voit des projets qui sont faits, des résultats qui sont donnés. Ce sera une très bonne opportunité pour l’Afrique».
Dans son analyse, l’expert prédit que la crise ukrainienne va driver de nouveaux investissements dans le domaine du Gnl. Ce gaz apporte une diversification et une flexibilité dans le marché, dans la consommation. A preuve, souligne-t-il, en Europe, on construit en urgence des terminaux méthaniers pour essayer d’importer de Gaz naturel liquéfié.
Suffisant pour que le Directeur général des hydrocarbures au ministère du Pétrole, des mines et de l’énergie de la République islamique de Mauritanie encourage à accélérer le développement des projets à travers le bassin Msgbc, afin de saisir cette opportunité. «Ces projets doivent être financés et le financement est un problème dans le cadre de la transition énergétique. C’est une bonne opportunité, car la vision c’est de développer le marché régional et voir quelles sont les synergies qui pourraient être développées non seulement au niveau du secteur du pétrole et du gaz, mais également du secteur minier», plaide Moustapha Bachir.
Axée autour du thème «Le futur du gaz naturel : l’investissement stratégique et l’élaboration de politiques comme moteur de croissance», la deuxième édition de la Conférence-exposition Msgbc oil, gas & power 2022, organisée par Energy capital & power (Ecp), a permis de voir comment la région Msgbc peut maximiser ses ressources, attirer des investissements internationaux et soutenir sa demande croissante en énergie.
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