Au stade actuel, le Sénégal n’est pas assez outillé pour exploiter ses ressources pétrolières et gazières, selon Nadine Koné. «Si l’exploitation devait commencer demain, le Sénégal ne serait pas prêt», a dit la coordonnatrice du Programme industries extractives à Oxfam hier en marge d’un panel sur la Gouvernance économique. Mais, observera-t-elle, «le pays est en train de mettre en place des institutions, un cadre normatif politique pour se préparer sur le plan technologique à cette exploitation pétrolière et gazière». L’experte a conseillé entre autres : «Il faut avoir dès le départ un plan de développement clair, une vision et une stratégie, voir comment cette exploitation va contribuer au développement, si le pays veut vraiment profiter de ses ressources.»
Elle a suggéré au Sénégal d’apprendre des bonnes, mais aussi des mauvaises expériences des pays déjà passés par-là, sans faire du copier-coller. «Regarder son propre contexte, définir ses priorités de développement, ses capacités, le besoin ou l’urgence d’exploiter ses ressources. Mais tant qu’on n’est pas prêt et sûr de pouvoir obtenir le maximum de bénéfices, il faut retarder le maximum possible l’exploitation pour mieux se préparer jusqu’à ce qu’on soit le plus prêt possible, étant donné qu’une fois qu’on rentre dans un contrat avec les compagnies privées, ce sont les termes du contrat qui régissent le rapport à cette ressource.» Quant à l’influence et la pression des acteurs extérieurs qui ont participé à l’exploration des ressources, Mme Koné estime que le Sénégal est souverain et propriétaire de ses ressources.
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