L’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal, en collaboration avec l’Académie des sciences de Chine, tient depuis hier pour trois jours, le premier atelier régional africain du Programme mondial sur les écosystèmes des terres arides et la deuxième conférence sur le climat, les écosystèmes et les moyens de subsistance en Afrique. Ces deux rencontres ont pour objectif d’explorer un mécanisme permanent de partenariat pour soutenir la coopération Chine-Afrique dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (Odd). Spécifiquement, l’Ansts compte s’inspirer de la Chine pour accompagner l’agriculture au Sénégal.
L’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts), en collaboration avec l’Académie des sciences de Chine (Cas), a lancé hier un atelier de trois jours sur les questions relatives au climat, à l’écosystème des terres arides. Dans cette rencontre, la Chine va servir d’exemple dans ces domaines grâce à son expérience en termes de solutions au changement climatique. «Il n’y a pas que l’Afrique qui développe une grande muraille verte. La Chine, l’Inde développent leur grande muraille verte ainsi que d’autres pays. Il y a même une grande muraille verte au nord du Sahara. Tous les pays du Maghreb qui souffrent de sécheresse développent aussi leur grande muraille verte», a indiqué Pr El Hadji Salif Diop.
Depuis l’accord de Paris qui fait maintenant cinq ans, signale le président de la Commission médias et communication de l’Ansts, les choses n’ont pas beaucoup évolué. «On essaie de voir comment du point de vue scientifique on peut apporter des résultats sur la base de tout ce que les participants vont présenter», a dit M. Diop.
L’universitaire, charmé par les expériences chinoises dans le domaine agricole, confie : «Dans sa partie ouest, le désert d’Ouroumtsi, il y a des expériences réussies de fixation des dunes, de collecte de l’eau salée. Mais avec des sélections des plantes adaptées aujourd’hui, la Chine exporte comme l’Israël des produits maraîchers, fruitiers en très grand volume à partir de leur désert.» A en croire El Hadj Salif Diop, l’idée selon laquelle le désert est une zone non productive est fausse. «Les déserts sont très riches. Cela dépend de la manière dont ils sont utilisés. Dans nos déserts au Sahel ou ailleurs, il y a énormément d’eau dans le sous-sol. Les aquifères renferment des milliards de m3. Il s’agit de les exploiter de manière rationnelle pour pouvoir en faire des facteurs de développement pour l’agriculture», a développé le scientifique. Evidemment cela demande des moyens financiers, de la création des outils de travail, de l’innovation, mais surtout la formation. «Il faut passer par la science, la technique, l’innovation, c’est aussi le crédo de ce qu’on peut tirer de l’expérience chinoise qui a énormément investi sur la formation, la science, la technologie, l’innovation. Ce qui a créé un booste sur tout ce qu’ils font dans tous les domaines et il faut que l’Afrique s’en inspire», appelle-t-il.