Le protectionnisme économique résume les doléances du secteur privé national dans le cadre de l’exploitation du pétrole et du gaz. Le président de la Répu­blique, qui se dit à leur «écoute», appelle ces acteurs au regroupement.

Le secteur privé national ne veut être noyé dans l’exploitation du pétrole et du gaz. Hier, lors des concertations sur la mise en œuvre de la Loi sur le contenu local dans le secteur des hydrocarbures, Baïdy Agne a demandé une réflexion générale sur le contenu local. Le président du Conseil national du patronat (Cnp) a soutenu qu’il est très important que le contenu local soit pris en compte dans ce domaine. Devant le Président Macky Sall, Abdourahmane Diouf a enfilé son costume de directeur exécutif du Club des investisseurs sénégalais (Cis) moins de 24h après sa désignation. Ex du parti Rewmi, il défend désormais la cause de la préférence nationale. «Le protectionnisme économique, ce n’est pas la détestation des autres. C’est l’amour de soi, en matière économique. Vous êtes membres de l’Omc, de l’Uemoa, ça veut dire que vous ne pouvez pas prendre des règles nationales individuelles, discriminatoires. Mais il y a toujours des petites clauses, des niches de droit qui vous permettent de vous protéger», a déclaré l’ancien porte-parole du parti de Idrissa Seck.
M. Diouf a donné quelques conseils au chef de l’Etat sur son attitude par rapport au secteur privé national. «Monsieur le Président, à chaque fois que nous sommes forts dans un domaine d’activités, s’il vous plaît, croisez les doigts, laissez le marché faire, laissez-nous prendre le maximum de marchés possible ! Quand vous verrez de temps en temps que nous sommes moyens, agissez d’une seule main, essayez de nous protéger, faites en sorte que nos entreprises prennent le maximum de marchés ! Mais quand nous sommes faibles, nous comptons sur le chef de l’Etat du Sénégal qui doit avoir la capacité de dire j’ai des industries naissantes, j’ai des problèmes de développement local, j’ai des problèmes de chômage, j’ai la latitude de protéger mon économie», a soutenu M. Diouf. La réponse de Macky Sall n’a pas tardé. Selon le président de la République, «tout ce qui a été mis en œuvre, c’est pour arriver à former des champions nationaux». C’est possible à travers le renforcement de capacités, a-t-il nuancé.

Macky : «Le secteur privé aura l’écoute qu’il faut»
M. Sall recommande aux acteurs du secteur privé de privilégier le regroupement, ne pas avoir le «complexe» de travailler avec les entreprises étrangères. «Ailleurs, vous avez des cabinets de 500 avocats avec toutes les compétences. Si chaque individu est un cabinet, une société, on a beau vouloir aider, mais c’est difficile. Il faut qu’il y ait cet effort de constituer des blocs, tel que c’est le cas dans les associations patronales et de participer dans la formation du capital», a-t-il appelé. A Abdourahmane Diouf, Macky Sall assure que «le secteur privé national aura l’écoute qu’il faut». Par ailleurs, l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), à travers son président Momar Ndao, a plaidé pour l’instauration d’une Autorité de régulation de l’industrie du pétrole et du gaz.

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