Le manque à gagner lié au défaut d’encaissement des recettes d’exportation est non négligeable. En 2024, ces ressources non rapatriées représentent 3, 5% du Produit intérieur brut (Pib), selon la Direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
Par Dialigué FAYE – La réglementation des relations financières extérieures de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) impose aux opérateurs économiques des obligations importantes, notamment la domiciliation des exportations de biens et services, le rapatriement des recettes d’exportation, la cession de devises et la tenue de dossiers, entre autres. Malheureusement, certains opérateurs font fi de cette obligation communautaire. Ce qui impacte négativement l’économie nationale. En 2024, le défaut de rapatriement des recettes d’exportation représente 3, 5% du Produit intérieur brut (Pib). Ce qui, aux yeux des responsables de la Direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), demeure inquiétant.
Selon la Bceao, un défaut d’encaissement des recettes d’exportation peut conduire à une «réduction des réserves de change, à des difficultés pour financer les importations stratégiques et payer la dette, mais également à une pression sur la politique monétaire». Afin d’améliorer les performances du Sénégal en matière d’encaissement des recettes d’exportation, la Direction nationale de la Bceao invite les entreprises à encaisser les revenus issus des ventes à l’étranger en devises dans les livres d’une banque sénégalaise, dans les délais prescrits, régulariser les défauts d’encaissement enregistrés, fermer les comptes en devises à l’étranger ouverts sans autorisation.
En tant qu’interface entre les entreprises et les autorités financières, la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad) a regroupé hier le secteur privé national pour le sensibiliser par rapport à cette situation. «Nous voulons que chaque entreprise, petite ou grande, dispose des connaissances nécessaires pour opérer sans entrave, mais aussi en conformité avec les exigences de notre Union monétaire. Une meilleure connaissance et application de ces dispositions constituent un impératif en vue de garantir la conformité réglementaire et éviter les sanctions ; contribuer à la liquidité des devises dans la zone Uemoa et à la stabilité macro-financière ; améliorer la compétitivité des exportateurs et leur accès aux marchés internationaux en sécurisant les flux financiers», a déclaré le président de la Cciad. Pour Abdoulaye Sow, «la bonne maîtrise des relations financières extérieures n’est pas uniquement une obligation réglementaire. C’est également un levier pour améliorer la compétitivité du Sénégal. Elle permet de sécuriser les opérations d’exportation, d’attirer davantage d’investissements directs étrangers, de réduire les risques liés aux transactions internationales, d’améliorer l’image de nos entreprises auprès des partenaires étrangers. Une économie moderne est une économie qui maîtrise ses flux financiers».
A travers cette session de rencontre, la Cciad veut renforcer la conformité des opérateurs économiques aux normes financières internationales.
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