EXPOSITION – A partir du jeudi prochain : Caroline Guèye dénonce la pêche illégale sous toutes ses formes

Deux ans après son exposition «les étoiles sur terre», l’artiste-plasticienne Caroline Guèye, a trouvé un autre endroit où déposer ses étoiles : la mer. Elle va tenir une exposition à l’espace Vema, sous le thème « Sos podpa : Pillage organisé des poissons africains». Elle dénonce ainsi la pêche illégale exercée par des bateaux étrangers dans les eaux d’Afrique.
Si certains utilisent leur plume ou leur voix pour dénoncer certains maux, l’artiste plasticienne, Caroline Guèye, le fait elle, d’une manière différente. Son exposition qui va se tenir du 22 février au 7 mars 2018 à l’espace Vema, et qui aura pour thème «Sos Podpa» (Ndrl : Pillage organisé des poissons africains), en sera la parfaite illustration. Elle a décidé en effet de traduire à travers cette expo, son indignation face aux pêches illégales des bateaux étrangers dans les eaux d’Afrique. «Nos eaux sont pillées par des bateaux industriels étrangers. Et comme conséquence beaucoup d’espèces ont disparu, et d’autres sont en voie de disparition. Ça m’a interpellée», explique-t-elle, avant de préciser qu’elle ne défend pas non plus la pêche artisanale. Mais, «la puissance de ces bateaux industriels fait que nos eaux sont pillées et cela a une répercussion sur la population sénégalaise. Car les plats nationaux, on les prépare sur la base de poissons», insiste-t-elle. Pour susciter en outre, la curiosité chez les amoureux de l’art, cette métisse franco-togolo-sénégalaise, informe qu’elle va offrir de nouveaux matériaux, comme des installations. Il s’agit de l’installation sur le thème de la pêche abusive et illégale qui va occuper tout le centre de la salle d’exposition, renseigne-t-elle, alors que les milliers de fils élastiques suspendus qui composent sa deuxième installation, «sont eux, autant d’oscillations et de vagues qui vous entrainent dans un monde qui rejoindra peut-être celui de l’artiste». Hormis cela, il y aura également des sculptures murales en bronze. Une sensibilité nouvelle, qu’elle doit à un artiste chinois de renommée internationale, avec qui elle a eu à travailler lors de son voyage dans ce pays.
Outre ces œuvres, 17 tableaux au pastel, à l’acrylique, une tapisserie, des portraits à crayon, etc. seront exposés. Au total 34 œuvres sont attendues dans cet endroit qui reprend en quelque sorte le thème de l’expo. Parce que la galerie est située dans la zone du port, où il y a la mer, les vendeurs de filet, et d’autres accessoires.
Revenant par ailleurs sur ses projets, cette petite-fille de celui que l’on surnomme le Picasso africain, l’artiste plasticien Paul Ahyi, a fait savoir qu’elle a plusieurs expositions prévues en Afrique et en France, mais qu’elle sera de retour à Dakar pour la biennale, «où elle a été sélectionnée dans le In du pavillon sénégalais», informe son entourage. Aussi, elle participera à plusieurs expositions collectives.
mfkebe@lequotidien.sn