Un an après son démarrage, l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) s’ouvre aux expressions artistiques sénégalaises. Pendant un mois, l’aérogare est devenue une galerie éphémère qui a reçu deux œuvres du sculpteur sénégalais Ousmane Sow ainsi que six tableaux de l’artiste Baba Ly. Une collaboration qui va s’étendre également aux Manufactures des arts décoratifs de Thiès (Msad).

Dans l’espace commercial de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), le baobab en fer trône au milieu des chocolats, des cigarettes et autres. Le baobab sert de support à des produits dérivés. Liqueurs et farines de pulpe sont à côté de baobabs miniatures prêts à être rempotés. Un an après son démarrage, l’Aibd ouvre son espace aux expressions artistiques du pays. En plus des produits artisanaux, une boutique spéciale est dédiée aux créations des artistes du pays. Robes, chaussures et sacs y sont proposés. Mais pour marquer sa première année d’existence, l’Aibd a reçu pendant un mois deux œuvres du sculpteur Ousmane Sow ainsi que six tableaux de l’artiste Baba Ly. «L’aéroport est un endroit où beaucoup de gens passent. Il est important pour nous qu’il contribue à la promotion de l’art et des artistes au Sénégal. C’est pour ça que depuis début décembre, pour le premier anniversaire de l’aéroport, avec le concours de la maison Ousmane Sow et d’Eiffage, nous avons mis à la disposition des passagers deux œuvres du sculpteur Ousmane Sow», a expliqué le directeur général de Limak Aibd Suma (Las). Selon M. Xavier Mary qui s’adressait à des journalistes culturels en visite au sein de l’aéroport au dernier jour de l’exposition temporaire, les deux œuvres de Ousmane Sow sont Le cavalier désarçonné et Sitting bull en prière. «Ces œuvres font partie de la Bataille de Little big horn qui est constituée de 35 pièces», raconte la fille du sculpteur. Ndèye Marina Sow se réjouit de l’opportunité qui est donnée aux œuvres de son père d’être découvertes par les Sénégalais et les étrangers en séjour dans le pays. «Les œuvres de mon père ont vocation à être vues, à sortir et que le Peuple sénégalais se les approprie. Son œuvre doit être pérenne et par des actions comme celle-ci, on a la garantie que ça le sera», souligne Mme Sow.
Cette exposition est organisée par l’Aibd, en collaboration avec Eiffage qui a géré toute la logistique liée au déplacement des pièces, explique le con­seiller culturel de la société, Mauro Petroni. Selon M. Mary, c’est la première étape d’une nouvelle collaboration qui se dessine entre Las et les artistes du pays. «C’est le début d’une démarche qui vise à promouvoir l’art sénégalais. L’aéro­port veut promouvoir l’art sénégalais en mettant à la disposition des passagers diverses œuvres d’art, des peintures ou toute autre forme de sculptures et nous allons travailler avec plusieurs associations et institutions dont les Manufactures des arts décoratifs de Thiès (Msad)», explique M. Mary. En effet, outre les sculptures de Ousmane Sow, les halls départ et arrivée de l’Aibd accueillent six toiles du peintre Baba Ly. De plus, des jeunes encadrés par ce dernier ont réalisé des baobabs de Noël. Ces œuvres installées un peu partout dans l’espace ont été acquises par Las pour donner un air festif à l’aérogare.

Marina Sow sur les œuvres de son père : «Elles sont rentrées à la maison»

Depuis le 1er décembre dernier, la maison du sculpteur Ousmane Sow a ouvert ses portes au public. Le musée qui expose une quarantaine d’œuvres du maître sénégalais est plutôt bien fréquenté, à en croire la fille du sculpteur. «La maison du sculpteur Ousmane Sow a rouvert ce 1er décembre qui est la date anniversaire de son décès. Nous avons un tarif pour les résidents et un autre pour les non-résidents. Ce qui permet de faire la ventilation et de voir comment est accueillie cette maison», a expliqué Ndèye Marina Sow en marge d’une visite à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) d’un groupe de journalistes culturels. «A notre grande surprise, le gap entre les deux n’est pas si grand. A peine 20%. Comme quoi, les Sénégalais, quand on leur propose une offre culturelle, ils y adhèrent», se réjouit Mme Sow. Au total, ce sont 40 œuvres qui sont exposées à la maison Ousmane Sow, notamment les séries africaines du sculpteur, les Noubas, les Massaïs, les Zoulous et toute la série des petits Noubas. «Ce sont des œuvres originales qui n’ont plus vocation à voyager. Elles sont rentrées à la maison. Et ce qui est vendu aujourd’hui, ce ne sont que des bronzes. Les pièces originales ne seront plus jamais vendues de façon à ce que l’œuvre reste entière et au Sénégal», explique Mme Sow qui informe que la mairie de Paris vient d’acquérir une pièce en bronze, Les lutteurs au corps à corps, qui va trôner Place Valois dans le 3e arrondissement.
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