Un monde où l’on peut se sentir libre ! Libre de limites, d’attentes et de compromis, libre de jugements et de stéréotypes : un monde où l’on n’est pas obligé de choisir une seule vie, ça existe. Anastasia Volokh a choisi de vivre pleinement cette vie en tant qu’artiste. C’est en somme ce que l’experte en marketing dans le monde des startups allemandes puis africaines veut faire voir. Elle expose ses toiles à l’hôtel Boma de Dakar jusqu’au 7 décembre, dans le cadre du programme «Off» de la biennale. Par Ousmane SOW –

Elle s’inspire de son environnement immédiat pour peindre. Les toiles de Anastasia invitent à redéfinir les limites. «Dans un monde de rôles et d’attentes, l’art me permet de vivre mon moi authentique et d’exprimer mes émotions de la manière la plus sincère», confie l’artiste dont les toiles sont exposées à l’hôtel Boma, dans le cadre du programme «Off» de la Biennale de Dakar. Des toiles souriantes, joyeuses… marquées par la simplicité, la profondeur et une soif de liberté indomptable. Derrière cette artiste autodidacte se cache une carrière florissante dans le marketing. Passionnée d’entrepreneuriat et d’innovation, Anastasia Volokh navigue dans l’univers des startups allemandes, avant de se tourner vers l’Afrique, un choix qui semble aujourd’hui être un point de départ vers de nouveaux horizons, car amoureuse du Sénégal. «Le Sénégal, c’est vraiment une coïncidence. C’est un choix que j’ai fait d’une manière intuitive, sans aucune raison concrète, en suivant mon instinct et des signes. Après avoir quitté l’Allemagne, j’étais en quête de moi-même et du sens de vie, et le Sénégal m’a permis de me découvrir beaucoup plus moi-même du point de vue culturel, spirituel et artistique», raconte-t-elle. Installée au Sénégal depuis 2016, en parallèle à sa carrière professionnelle, l’art est pour elle une forme de méditation, un exutoire où elle peut se reconnecter à ses émotions. «Je puise mon inspiration dans ma propre vie, mon parcours et des personnes qui croisent mon chemin en enrichissant ma vie avec leurs histoires, leur authenticité et pureté, leurs imperfections, leur unicité, leur culture, leur tradition et leurs croyances. Je les absorbe, je me questionne moi-même, je me construis constamment et j’essaie de partager avec les autres à travers mes œuvres», a-t-elle expliqué.

D’origine germano-russe, son parcours de vie, à cheval entre plusieurs cultures, enrichit également son art. «J’ai vécu plusieurs cultures en même temps, notamment la culture russe durant mon enfance. Et depuis l’âge de 10 ans, je vis avec la culture allemande. J’ai vécu en France durant mes études. J’ai vécu la culture peule de la Guinée de très près durant des années et étant aujourd’hui au Sénégal, je peux dire avec énormément de gratitude que ce parcours m’a beaucoup enrichie», avoue Anastasia Volokh. Cependant, ce métissage, loin de la figer, lui permet au contraire de s’épanouir dans un espace sans frontières. «Je n’ai pas peur de quitter et découvrir ailleurs. Plus loin je vais, plus proche je suis de moi-même. C’est un beau chemin de quête de soi-même qui ne finira jamais. On me reprochait souvent que je n’ai pas de racines, que j’ai perdu mon identité.

Et je trouve que je l’ai quand-même et que le fait de ne pas être trop figée sur une culture, sur une mentalité, ça me permet de trouver l’équilibre et de rester ouverte à apprendre et absorber des éléments d’autres cultures, religions, ethnies, et de se construire perpétuellement», poursuit-elle.

«Depuis mon enfance, je ne faisais que créer, dessiner et peindre»
Aujourd’hui installée à Dakar depuis 8 ans, Anastasia Volokh fait l’expérience de la scène artistique. «Toute ma vie, depuis mon enfance, je ne faisais que créer, dessiner et peindre. Je le faisais toujours pour moi-même. Donc, cette Biennale de Dakar me permet de créer énormément de liens, d’échanger avec d’autres artistes et d’apprendre davantage», admet-elle. Pour autant, en plus de Anastasia Volokh, d’autres artistes ont présenté leurs œuvres à cette exposition «Off». Ils ont pour noms Guaté Mao, Traoré Kheraba, Sankara Mutoni, Mikal Mcallister, Loman Art et Ricci Shryock.