Depuis 2 ans, l’Association «Mamiwata», en collaboration avec la direction de la Cinématographie, est en train de récupérer, sauvegarder et valoriser les archives retrouvées au Service des archives audiovisuelles et de l’information du ministère de la Culture et de la communication. Une manière pour les responsables du secteur de valoriser les archives souvent très méconnues du grand public.Par Ousmane SOW
– L’exposition rétrospective sur l’histoire du cinéma sénégalais des années 1960-1980, L’image manquante, montre des images inédites, des photos des rencontres des chefs d’Etat, des hommes politiques, des cinéastes, des documents officiels, mais aussi des films d’anciens, tous retrouvés au Service des archives audiovisuelles et de l’information du ministère de la Culture et de la communication. «Nous sommes en train de récupérer toutes ces documents qui sont des archives photographiques, audiovisuelles et cinématographiques», a indiqué le chef de Division administrative juridique et financière (Dajf) de la direction de la Cinématographie, Fadel Thiam. «Les archives, c’est la mémoire. Et si on les perd, on perd la mémoire. C’est très important pour la mémoire collective et pour les générations futures. Et au fur et à mesure qu’on récupère les choses, on va les montrer. Donc d’ici 2 ou 3 ans peut-être, on sera arrivé à savoir ce qu’on a comme archives», a fait savoir M. Thiam. Le projet a également pour objectif d’organiser des rencontres pour imprégner le grand public de la question des archives et du patrimoine.
Profitant de la rencontre, Tiziana Monfredi, artiste vidéaste, soutient que «le cinéma, c’est le cinéma tout court. C’est un langage universel et l’exposition a démontré encore qu’il réunit tout le Peuple, toutes les cultures confondues parce que ça raconte simplement l’histoire de l’humanité». Sur la même ligne, Marco G. Lena montre également toute l’importance de ce travail entamé pour la sauvegarde, la restauration et la numérisation des archives audiovisuelles et cinématographiques du Sénégal. Selon lui, il faut nécessairement sauver ce patrimoine culturel sénégalais, car si l’on perd ces images, on perd aussi toutes les premières images du Sénégal. «Sauver la mémoire audiovisuelle du Sénégal, c’est sauver la mémoire du monde parce que le Sénégal fait partie du monde et que le monde a besoin de connaître mieux l’Afrique à travers les mots des Africains. Et dans ces archives, il y a plein d’histoires à raconter», conclut-il.
Le chef de la Dajf de la direction de la Cinématographie, Fadel Thiam, est longuement revenu sur l’importance d’avoir une Cité du cinéma et de l’audiovisuel pour remettre en place la mémoire historique et cinématographique du Sénégal. Et lorsque qu’elle sera prête, il informe que des techniciens seront formés au niveau des différents départements cinématographiques pour gérer ces archives. Ce qui pourra faciliter la classification et la conservation desdites archives qui seront numérisées, restaurées, sauvegardées et puis valorisées. «Notre cinéma a un parcours très vaste tant sur le plan africain qu’international. Une renommée et une reconnaissance de notre cinéma», a déclaré Fadel Thiam.
L’exposition est une co-production entre la direction de la Cinématographie et l’Institut français, avec le soutien du Goethe institut et la contribution du duo italien, Marco. G. Lena et Tiziana Monfredi de l’Association Atelier Mamiwata, en partenariat avec le Musée Théodore Monod de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). Cette initiative rentre dans le cadre des activités parallèles du projet global de récupération et de la restauration de la nationale sénégalaise qui est déjà en gestation par la direction de la Cinématographie avec l’Association culturelle Mamiwata.
Le projet avait démarré en 2009, après plusieurs années de recherche et de discussion sur le besoin et l’urgence d’une création rapide d’un service national des archives, a expliqué M. Thiam.
Stagiaire