Le ministère de l’Education nationale est en train de dérouler les derniers réglages pour la reprise des cours concernant les classes d’examen. Directeur de la Formation et de la communication dudit ministère, Moustapha Diagne revient sur les conditions mises en place pour garantir un bon déroulement des enseignements à partir du 2 juin.
Certains parents d’élèves ont déjà annoncé que leurs enfants n’iront pas à l’école le 2 juin. Que pouvez-vous leur dire pour les rassurer ?
Ces parents d’élèves sont libres de retenir leurs enfants à la maison. Mais je voudrais leur dire que le gouvernement est suffisamment responsable pour comprendre qu’on ne peut pas envoyer les élèves en classe sans aucune mesure d’accompagnement. Le ministre de l’Education nationale a mis en place un Comité national de reprise. Dans chaque région, ce comité est dirigé par le gouverneur avec l’appui des inspecteurs d’Académie et les inspecteurs de l’Education et de la formation. Le président de la République a parlé de reprise progressive et maîtrisée. En conséquence, nous avons dit qu’il va falloir transporter les enseignants, parce que beaucoup d’entre eux ne servent pas là où ils habitent, et les élèves qui se trouvent hors de leur lieu d’établissement scolaire. Il va falloir assurer un transport quotidien des élèves et des enseignants. Dans le comité, il y a 14 ministères dont le ministère des Transports qui est en train de réfléchir sur le déplacement des enseignants. Avant la venue des élèves et des enseignants, nous allons désinfecter les écoles. Le ministère de l’Hygiène publique, qui est membre du comité, est en train de s’occuper de cet aspect. Le ministère de la Santé, membre du comité également, est en train d’élaborer un protocole sanitaire pour instaurer un certain nombre de mesures. Il y aura des thermo-flashs pour prendre la température de toute personne qui entre à l’école. Nous allons équiper les écoles en masques parce que le port du masque sera obligatoire. Le ministère va octroyer du gel hydro-alcoolique pour le lavage régulier des mains. Il y a aussi le changement de dispositif au niveau des salles de classe. Au lieu de 50 voire 60, on aura 20 élèves au maximum par salle tout en respectant la distanciation sociale. Les heures de récréation ne vont pas correspondre pour éviter les rassemblements. Toutes les dispositions seront prises pour éviter une année blanche qui serait une catastrophe pour les enfants.
Comme il serait une catastrophe de voir l’école être un vecteur du virus…
Il n’y a pas de risque zéro. L’Etat est en train de faire tout ce qui est nécessaire pour éviter la propagation de la maladie au niveau des établissements scolaires. Les parents d’élèves doivent savoir que les gens attrapent le virus sans aller à l’école. Si le virus dure 10 ans au Sénégal, est-ce qu’on va fermer les écoles pour 10 ans ? Non ! Les enfants sont suffisamment informés pour connaître les mesures édictées. C’est une maladie qui ne touche pas les gens qui sont sains. Ce sont les personnes âgées ou vivant avec des pathologies chroniques qui y sont vulnérables. Nous n’avons pas à avoir peur. Il faut apprendre à vivre en présence du virus. Faisons en sorte de terminer l’année et que les enfants ne puissent pas être victimes d’année blanche.
Les enfants peuvent résister au Covid-19 mais risquent d’être des vecteurs de la maladie dans les maisons…
Tout cela constitue des hypothèses. Il ne faut pas qu’on joue aux oiseaux de mauvais augure. Prenons nos dispositions pour que cette maladie n’entre pas dans l’école. Il faudrait maintenant que chacun joue le jeu. Nous avons appris à vivre avec le paludisme. Aujourd’hui, il faut apprendre à vivre avec le coronavirus.
Est-ce que les parents d’élèves sont sensibilisés sur la manière de procéder du gouvernement ?
Ecoutez, tous les acteurs sont impliqués. Parents d’élèves, syndicat du G7, Société civile sont dans le processus. Le ministre a rencontré soit physiquement soit par visioconférence, l’ensemble des acteurs pour leur présenter le plan de reprise. Donc, tout le monde est au courant de ce que nous faisons.