Que peut-on retenir de Cheikhna Makhfouz Aïdara ?

Il a une grande dimension spirituelle. Il est né d’une croisée de lumières. Son grand-père, Cheikh Mouhamed Fadel Aïdara, appelé El Kabir (la lumière du Sahel), s’est marié avec une Tézégane (une famille dont la préoccupation n’est que la lecture du Saint Coran. Son père, Cheikhna Cheikh Abba Tabakhère, le baptisera Mouha­med Lakhdaf. Plus tard, il s’avère être un érudit avant l’âge, compte tenu de sa maturité précoce.
A 4 ans, il a assimilé les 114 sourates du Coran. A 7 ans, il commença à faire des révélations et prédictions. C’est pourquoi on l’appelle Makhfouz, la tablette céleste. Il est né 1856 à Aoudou en Mauritanie. A sa naissance, son grand-père avait dit qu’il allait mener l’islam dans une contrée africaine sombre, Binako. Elle se trouve dans le Balantacounda, qui est l’actuel arrondissement de Djibanar dans le département de Goudomp.
Il entra à l’école coranique en 1870. De 1880 à 1893, il fera plusieurs tournées d’études. Sa mission commence en 1894. Il est parti jusqu’à Nioro du Sahel. A cette époque, le fils de El Hadji Oumar Tall, Amadou, s’opposait à Archinar, un Chrétien. Sa tentative de les réconcilier fut un échec.
Il se rendra à Wassilou chez Samory Touré. Il trouve là-bas le colonel Brocard captivé par les troupes de Samory Touré. Cheikhna Cheikh Makhfouz Aïdara demanda à Samory Touré de le libérer. Excédé par cette demande, Samory Touré ordonnera à ses troupes de le capturer.
En 1896, il arrive à Saint-Louis. Les Lébous ne voulurent pas qu’il parte. Il écrit une lettre à Cheikhna Cheikh Sad-Bouh pour l’en informer. Ce dernier lui ordonna d’aller vers le Sud du pays pour poursuivre sa mission. C’est ainsi qu’il arriva en Guinée-Bissau en 1897. Il quittera la Guinée en 1908. En mai 1908, il arrive à Binako. Comme le Prophète (Psl) qui était agé de 52 ans en quittant la Mecque pour Médine, Cheikhna Cheikh Makh­fouz, à 52 ans, quitte la Guinée pour Sédhiou. Il va fonder le village de Darou Salam. En 1919, il s’éteint à Darou Salam.

Quel est lien entre Baya et le Cheikh ?
Chaque fils du Cheikh a une mission. Omar Aïdara est né à Binako mais il va séjourner à Baya. Son œuvre ne tombera pas dans l’oubli, parce que chaque peuple doit avoir la conscience de temps. Cette affluence montre que Cheikhna Cheikh Makhfouz est en train d’être ressuscité spirituellement. Il aurait dit : «Quand je ferai 100 ans sous terre, l’humanité me connaitra.» En décembre 2019, il aura 100 ans sous terre.
Il a eu l’empire spirituel le plus vaste de l’Afrique occidentale sans armes. Il agissait directement sur l’homme par la diplomatie des petits pas. Il a d’abord compris les hommes pour les transformer de l’intérieur. C’est pourquoi on a des Cherifs Aïdara au Mali au Sénégal, en Guinée-Bissau et en Mau­ritanie. Les Balantes, les Man­dingues, les Peulhs, les Guersés, les Nalous, les Baynounkes, les Diolas etc. sont ses disciples. Seulement, ils n’ont pas cette notion d’expédition.