Expulsion collective de migrants dans des conditions «inhumaines» : Hcdh demande à l’Algérie de mettre fin à ces pratiques

Dénonçant les expulsions collectives de migrants dans des conditions inhumaines et dégradantes en Algérie, le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (Hcdh) a appelé les autorités de ce pays à cesser ces pratiques.
L’expulsion collective de milliers de migrants de l’Algérie inquiète le Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme (Hcdh). Dans un communiqué, cet organe informe que des enquêtes menées sur le terrain ont montré que «les autorités algériennes organisent fréquemment des rafles massives de migrants d’Afrique subsaharienne dans diverses parties du pays». Le Haut-commissariat aux droits de l’Homme renseigne que son «équipe a été informée de trois incidents qui se sont déroulés à Oran les 9 et 8 avril, dans le quartier de Douira à Alger les 10 et 19 avril et à Boufarik le 18 avril». Selon leurs informations, «des raids seraient effectués sur des chantiers de construction à Alger, ainsi que dans des quartiers connus pour être peuplés par les migrants». Dans le document, il est souligné que «certains ont également signalé avoir été arrêtés dans la rue et détenus». Au-delà de l’expulsion dont sont victimes ces migrants, le Haut-commissariat aux droits de l’Homme déplore des conditions dans lesquelles ils sont expulsés du territoire algérien. D’après les auteurs de ce document, «la plupart des personnes à qui nous avons parlé ont déclaré qu’elles n’étaient pas soumises à des évaluations individualisées, qu’elles n’avaient pas été informées des raisons de leur détention et qu’elles n’avaient pas non plus été autorisées à ramasser leurs effets personnels, passeports ou argent avant d’être expulsées». Pis, les auteurs du document informent qu’alors que «certains ont été rapidement transférés au Niger, d’autres ont été détenus dans des bases militaires à Blida et à Zeralda dans la banlieue d’Alger ou dans un complexe à Oran avant d’être transférés à Tamanrasset, dans le Sud de l’Algérie, dans des conditions de détention qui seraient inhumaines et dégradantes». «De Tamanrasset, les Nigériens sont transférés en bus à Agadez au Niger, tandis que les autres sont entassés dans de gros camions pour être transférés à la frontière nigérienne où ils sont abandonnés et laissés à marcher pendant des heures dans la chaleur du désert pour traverser la frontière nigérienne», a-t-on fait savoir.
Le Haut-commissariat des droits de l’Homme rappelle que «l’expulsion collective des migrants, sans évaluation individuelle ou de garanties de procédure est profondément alarmante et contraire aux obligations de l’Algérie en vertu du droit international des droits de l’Homme». Dans le document, cet organe des Nations-Unies parle de «la Convention sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, que l’Algérie a ratifiée». Partant de ce fait, le Haut-commissariat aux droits de l’Homme demande aux autorités algériennes d’interdire «explicitement les expulsions collectives et d’établir des mécanismes de surveillance pour garantir que les expulsions de travailleurs migrants se déroulent dans le strict respect des normes internationales». Et aussi «assurer le respect du droit de demande à l’asile et le principe de non-refoulement».
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