Certains de ses adversaires ont déjà relevé en d’autres circonstances, que Ousmane Sonko était un bon adepte de l’Agit-prop si chère aux communistes de la belle époque. Chaque fois qu’une situation semble difficile pour lui, le leader des Pastef a la capacité de créer un contre-feu, pour détourner l’attention de l’opinion, en lui donnant un os à ronger. Ce fut déjà le cas avec l’affaire qui l’oppose à Mamour Diallo. Ousmane Sonko a exhumé le «scandale» juste après le tollé soulevé par sa forte déclaration sur les chefs de l’Etat qui ont dirigé le Sénégal, et qu’il envisageait de mettre devant un peloton d’exécution.
Alors que sa plainte en justice est au point mort, et qu’il ait été désavoué par ses collègues députés à l’Assemblée nationale, le leader des Patriotes voit l’un des avocats de Diallo agiter l’idée de lui servir une plainte sur le même dossier foncier qu’il a sorti contre l’ancien directeur des Domaines. Au lieu de répondre à ce dossier comme les Sénégalais se sentaient en droit de l’attendre, M. Sonko nous emmène dans les collines ferreuses de la Falémé, où girait un autre scandale encore plus énorme.
Des investigations poussées pourraient certainement éclairer les Sénégalais sur la matérialité des accusations que porte l’Inspecteur des impôts radié. Néanmoins, et en attendant, on doit tout de même lui demander plus de respect en ce qui concerne le niveau d’intelligence du Peuple sénégalais.
En voulant s’opposer au contrat des Turcs de Tosyali, il a été mal inspiré d’opposer ces derniers à Arcelor Mittal, dont le contrat avec l’Etat sénégalais avait déjà été dénoncé par le régime de Wade même qui l’avait approuvé. C’est dire que lorsqu’il affirme que la compagnie de Lashkmi Mittal avait investi 1100 milliards de Cfa en 2006 pour l’exploitation de ce fer de la Falémé, il devrait fournir à son Peuple des explications ayi jusifieraient la fameuse rupture de ce contrat d’Arcelor Mittal, suivie d’un arbitrage devant le Cirdi, finalement remporté par le Sénégal De même, quand il s’offusque des montants que devrait rapporter à l’exploitant turc ce fameux gisement de la Falémé, Ousmane Sonko devrait être suffisamment responsable pour nous dire pourquoi, alors que ce trésor est connu depuis le régime de Senghor, aucun dirigeant sénégalais n’est jamais parvenu à la sortir de terre. Et s’il connaissait des philanthropes en mesure de s’installer dans un pays sous-développé, y faire des affaires en laissant tout le bénéfice au pays, son devoir de patriote est de le faire savoir, et de montrer à son pays comment en bénéficier, et non pas se contenter de tenter de régler le problème à coups d’invectives et de caractérisations. C’est en cela qu’il pourra convaincre qu’il est réellement en mesure d’offrir une alternative crédible.