«Il ne peut y avoir débat en l’absence d’un candidat… et sans l’autorisation du Cnra»

Le débat entre candidats de l’opposition ne peut se tenir et ne peut être organisé par l’audiovisuel privé. C’est le rappel du Cnra à l’endroit de ceux qui espéraient une confrontation entre les 4 candidats de l’opposition vendredi 21 février, Macky Sall n’étant pas preneur.

Ces derniers jours, un débat entre les candidats de l’opposition a été agité et qui devait être organisé par la 2Stv, Iradio et Seneweb le 21 février. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel a décidé qu’il n’y en aura pas, en tout cas pour cette élection présidentielle. «Depuis quelques jours, des informations relatives à l’organisation d’un débat télévisé entre les candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019 sont diffusées dans certains médias nationaux et internationaux. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel précise que l’organisation de débats radiodiffusés ou télédiffusés, pendant la campagne électorale, incombe au régulateur, à la condition que tous les candidats y participent», lit-on dans un communiqué publié par l’organe. Babacar Diagne et son équipe ajoutent d’ailleurs qu’«un débat ne peut être organisé que sur décision du Cnra». Or, soulignent-ils, «le Cnra, n’ayant accordé aucune autorisation dans le sens de l’organisation d’un débat, les chaînes de radio ou de télévision ne sont pas habilitées à diffuser une telle émission dans le cadre de la présente campagne électorale».
Le Cnra justifie cette interdiction par l’article LO.130 du Code électoral qui dispose : «L’organe de régulation des médias peut, en sus du temps d’émission dont dispose chaque candidat, organiser des débats radiodiffusés ou télévisés contradictoires à la condition que de telles émissions permettent à chacun des candidats d’intervenir.» Sous ce rapport, il faut rappeler que le Président sortant n’a pas souhaité y participer. Et que, pour cette raison, Idrissa Seck, à son tour, y a renoncé. «J’avais donné mon accord pour débattre avec le Président sortant, de son bilan, des scandales de la mal gouvernance, de la manipulation de la justice, preuves à l’appui. Mais s’il n’est pas là, ça n’a aucun intérêt. Je n’ai rien à discuter avec les autres candidats de l’opposition», avait-il déclaré lors de son meeting à Kidira. Mais le «gendarme» des médias y ajoute les dispositions de l’article 8 de la loi n° 2006-04 du 04 janvier 2006 portant création du Cnra qui stipulent : «Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel fixe les règles concernant les conditions de production, de programmation et de diffusion des émissions réglementées des médias audiovisuels pendant les campagnes électorales.» En clair, les radios et télévisions privées ne peuvent organiser un débat entre candidats.
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