La Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) a organisé pendant ces deux derniers jours des assises autour du commerce illicite dans l’espace Cedeao, à l’issue desquelles, l’organisation patronale a jeté les bases d’un cadre de concertation. «A partir de ce séminaire, nous allons demander à l’ensemble de nos partenaires de la Cedeao publics et privés de nous retrouver dans un cadre qu’on va organiser pour poursuivre ce travail, à la fois pour mieux nous sensibiliser, diffuser l’information, mais surtout d’être les interlocuteurs de nos Etats pour pouvoir à chaque fois amener notre contribution sur toutes les décisions qui interpellent le secteur privé», a annoncé hier le directeur exécutif à l’issue des travaux. Mieux, ajoute Mor Talla Kane : «Ce cadre de concertation que nous ferons dans le cadre purement privé va trouver un acteur partenaire qui sera l’Administration et les institutions de la sous-région. Nous allons bâtir ce cadre de concertation autour de ces entités pour apporter une contribution dans le cadre du dialogue et la prise de décisions. Car, la chose la plus dangereuse, c’est d’avoir des décisions qui sont parachutées. Nous allons réfléchir et montrer que nous avons des solutions qui sont pertinentes et ne font pas dégâts.»
La Cnes a organisé ces assises pour inviter les acteurs à une véritable prise de conscience du commerce illicite dans l’espace de la Cedeao. En effet, explique le directeur exécutif de l’organisation patronale, l’amplitude et la propagation de ce fléau commencent à devenir inquiétantes. «Nous avons une menace très forte qui pèse sur les entreprises dont la compétitivité est laminée par des pratiques frauduleuses, les trésors publics, la stabilité des Etats», déplore M. Kane. Ainsi, estime-t-il la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest fait face à un adversaire redoutable. Par conséquent, aucune coalition n’est de trop pour venir à bout de cet ennemi qui sape les bases des entreprises, des Etats et de l’ensemble de la communauté.
D’après les experts, le commerce illicite prend de multiples aspects dans la région ouest-africaine. Il génère ainsi un manque à gagner évalué à 50 milliards de dollars par année, soit autant que toute l’Aide publique au développement (Apd) de la Cedeao.
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