La vérification des parrainages constitue une étape cruciale que doivent franchir les candidats à la l’élection présidentielle de 2024. Ces derniers sont soumis au filtre du Conseil constitutionnel et font souvent l’objet, pour certains d’entre eux, de rejet de leur candidature. Des experts électoraux examinent la question et montrent la voie à suivre pour éviter un tel état de fait.Par Amadou MBODJI –

Le Conseil constitutionnel continue de passer à la loupe les dossiers de candidature. C’est ainsi que 93 candidats déclarés sont soumis au tirage au sort pour le contrôle et la vérification des parrainages. Un exercice qui pourrait porter préjudice à beaucoup de candidats potentiels. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux ont vu leur dossier rejeté par le Conseil constitutionnel.

Des manquements sont relevés, allant de  «clés Usb défectueuses», en passant par des   «dossiers incomplets», «fiches de parrainage falsifiées» par-ci  ou de «désistements de dernière minute» par-là. Pour parer à toute éventualité, Djibril Gningue du Gradec soutient  au micro de la Rfm qu’il faut d’abord vérifier avant de définir l’ordre de passage des candidats comme l’exige le Code électoral. Alors que  l’expert électoral El Hadj Seydou Nourou Dia parle de  faille qu’il faudra corriger lors des prochaines échéances.

«Des candidats déclarés avec des dossiers incomplets font, malheureusement, partie du tirage au sort au Conseil constitutionnel ; ce qui constitue une violation du Code électoral», explique Djibril Gningue. Car, «sur la décision, il est indiqué très clairement que ceux dont les dossiers ne sont pas complets ou alors qui n’atteignent pas le minimum requis au niveau du parrainage, ne participent pas au tirage», renseigne l’expert électoral.

El Hadj Seydou Nourou Dia de renvoyer la balle aux candidats. «C’est aussi aux prétendants, aux candidats, à ceux qui veulent être des candidats, de s’assurer de remplir toutes les conditions, de veiller au respect strict des modalités dégagées pour que leurs dossiers soient acceptés», argue M. Dia.

Les 7 «Sages» du Conseil constitutionnel ont rejeté plusieurs dossiers de candidature. C’est pourquoi le membre du Gradec, Djibril Gningue, insiste d’abord sur le filtre de la vérification. «Lorsque le représentant du candidat ou son mandataire arrive avec le dossier, le greffier vérifie, à ce stade déjà, le dossier et lui délivre un récépissé de dépôt, qui mentionne également ce qu’il y a, au niveau du parrainage, le nombre de parrains. S’il y a des anomalies avec la clé Usb, il va le notifier au mandataire avant le tirage», fait comprendre M. Gningue.

Son collègue El Hadj Seydou Nourou Dia croit, quant à lui, dur comme fer que le salut passe par le fait qu’on arrive à «parfaire»  le Code électoral consensuel sénégalais déjà existant. «Nous avons un Code électoral qui est consensuel. Ça veut dire qu’à la fin de chaque cycle électoral, on essaie de corriger les manquements.»  Pour que, explique l’expert électoral, «l’autre cycle, qui va venir, soit des meilleurs. Mais pour le moment, l’examen continue au Conseil constitutionnel, et le taux de réussite est actuellement très bas».
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