Face aux talibans : Les Afghanes défendent leurs tenues traditionnelles

Des Afghanes ont lancé depuis plusieurs jours, un mouvement de protestation contre le nouveau code vestimentaire imposé aux étudiantes par les talibans. Sur Twitter, elles postent des photos d’elles en tenues traditionnelles afghanes en utilisant le «hashtag» #DoNotTouchMyClothes (Ne touche pas à mes vêtements) ou #AfghanistanCulture.
Le mouvement est né après la manifestation pro-talibans organisée dans une université de Kaboul la semaine dernière. Des femmes vêtues tout en noir, pieds et mains recouverts, un voile tombant sur leur visage se sont rassemblées dans un amphithéâtre d’une université de la capitale pour dire leur soutien aux fondamentalistes religieux. Une image inédite en Afghanistan. De nombreuses Afghanes expriment leur étonnement et confient n’avoir jamais vu de telles tenues en Afghanistan. Sur internet un internaute ose la comparaison avec Nazgul, les cavaliers noirs de la trilogie cinématographique américano-zélandaise.
Robes colorées contre tenues islamiques noires
C’est alors que le hashtag #DoNotTouchMyClothes (Ne touche pas à mes vêtements) apparaît. Des femmes afghanes du monde entier postent des photos d’elles en tenues traditionnelles : en robe baloutche, turkmène, kouchis, en robe du Hazaradjat, toutes colorées, serties de petits miroirs, de broderies multicolores… Assorties de longs voiles aux couleurs vives, de chapeaux surmontés de pompons en laine colorés et de pièces afghanes en argent. Voici notre vraie culture, lit-on au-dessus de certains clichés. Les femmes afghanes qui postent leur photo en tenues traditionnelles vivent souvent à l’étranger. Celles qui sont en Afghanistan craignent de s’exposer ainsi et de se mettre en danger. Mina, journaliste à Kaboul qui a cessé de travailler depuis la prise du pouvoir par les talibans, confie être moralement au plus bas. A l’évocation de ces tenues islamiques noires qui ont émergé dans la capitale afghane, elle confie : «Je suis persuadée que cette culture détruira la culture afghane et celle de Kaboul.»
Rfi