Par Alioune B. CISS (Correspondant) – 

Selon les enquêtes menées par l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), les clients rencontrent des difficultés majeures pour changer d’institution financière. «Les principales entraves concernent les délais de transfert et les frais exigés. En effet, les procédures administratives prolongées et les coûts élevés dissuadent de nombreux clients de migrer vers des institutions offrant de meilleures conditions. Nous sommes là pour traiter ces principales questions», a déclaré, hier, Pape Amadou Diagne, Secrétaire exécutif de l’Oqsf, à l’issue d’un atelier tenu à Saly Portudal.
Les résultats de cet atelier, dit-il, «ont abouti à des avancées notables avec la mise en place de deux commissions de travail : l’une axée sur les délais et les obstacles administratifs, et l’autre sur la tarification des documents requis».
D’ailleurs, en ce qui concerne la réduction des délais, les acteurs ont décidé que «l’attestation d’engagement ou de non-engagement sera délivrée en 15 jours pour les clients ayant un engagement bancaire. Pour ceux sans engagement, l’attestation de non-engagement sera fournie en 5 jours. Auparavant, ces procédures pouvaient prendre jusqu’à trois mois», a souligné M. Diagne.
En plus des engagements, les frais également vont connaître une baisse significative.  «Pour un revenu entre 50 000 et 500 000 francs Cfa, le coût passe à 30 000 francs Cfa. Entre 501 000 et 1 million de francs Cfa, il est fixé à 40 000 francs. Pour les revenus supérieurs à 1 million de francs Cfa, le tarif sera de 60 000 francs. Ces nouvelles dispositions remplacent les anciens tarifs qui pouvaient aller jusqu’à 70 000 francs Cfa. Ceci constitue un pas en avant», soutient Abdou Diouf, président du Forum d’assistance des consommateurs du Sénégal (Facs), qui s’est félicité de ces avancées.
«Ce séminaire répond à un plaidoyer de longue date des associations de consommateurs. La complexité des procédures bancaires freinait la liberté des usagers, mais avec ces nouvelles résolutions, un changement concret est en vue.»
Ainsi, les mesures adoptées entreront en vigueur progressivement durant le premier trimestre 2025. «La mise en application complète est attendue d’ici juin 2025, impliquant l’ensemble des acteurs de l’écosystème financier. Ces avancées marquent un progrès significatif vers une meilleure accessibilité et une plus grande transparence du système bancaire au Sénégal», s’est félicité Abdou Diouf, à l’issue de l’atelier de réflexion sur les problématiques liées à la mobilité des usagers des services bancaires et financiers. Cette rencontre de deux jours a été organisée par l’Observatoire de la qualité des services financiers, en collaboration avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef), l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (Afsfd) et les associations de consommateurs.
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