Un séminaire de deux jours sur «La place de la femme dans la politique et l’économie», organisé par la Fondation Korad Adenauer et le Mouvement citoyen, s’est ouvert mercredi à Dakar. Cette rencontre va permettre aux intervenants de diagnostiquer les difficultés des femmes à accéder aux plus hautes sphères politiques au Sénégal. «Malgré les avancées, les femmes n’ont pas la même place que les hommes», constate Mme Ute Bocandé. Qui souligne d’ailleurs que «les femmes engagées  ont été  écartées des listes politiques» et occupent «des postes moins stratégiques». La chargée des programmes à la    Fondation Korand Adenauer estime pourtant que «l’égalité des chances» devrait être promue dans le milieu familial. Elle cite Fanta Diallo comme un «exemple de réussite en politique». Cette dernière, militante du Mouvement citoyen, dirigé par Penda Mbow, est adjointe au maire du Point E, directrice des Sports à la mairie. Pour Penda Mbow, «le mouvement social féminin a beaucoup perdu en 2000». Ce qu’elle qualifie de «grand paradoxe». «C’est grâce aux femmes que nous avons connu la première alternance politique au Sénégal. C’est le jour où elles ont changé dans leur vote que cette première alternance politique est intervenue», a dit la présidente du Mouvement citoyen. Mais, nuance-t-elle, «nous avons l’air de ne pas avancer malgré les efforts». Mme Mbow, historienne aussi, a rappelé que le Président Senghor avait mis en place en 1960 le Comité des options pour réfléchir sur le Code de la famille, faisant remarquer qu’à l’époque, «peu de femmes s’agitaient» en politique. Elle reconnaît, tout de même, que certaines parmi elles ont émergé, notamment Caroline Diop dont l’arrivée en politique est «liée à la disparition de son mari».  Aujourd’hui, plaide Mme Mbow, il s’agit d’engager la réflexion en profondeur pour que les femmes occupent davantage les plus hautes sphères politiques et économiques en mettant l’accent sur les  études de terrain pour arriver aux meilleures décisions.