La récompense ultime de l’amour est le mariage. Seulement, celui que doit contracter -dans un délai court et pour près de trois ans durant- le Peuple sénégalais avec la bellissiima°, la nymphe nommée Plan de redressement économique et social (Pres), passera comme une poignée de kaani saddam° au beau milieu d’un œil grand ouvert.
Et s’il ne reste que la taxation de muqi mi° et de xoos mi° (ces vilaines choses qu’il faut plutôt éradiquer à jamais ou combattre avec vigueur et sérieux chez les accrocs et les plus jeunes) pour nourrir ou relancer les finances du pays, alors là, on peut se dire que les carottes sont vraiment cuites et pour de bon. Fallait surtout ne pas oublier toj kaas° qui aussi aurait été une belle niche de recettes à aller fureter.
L’histoire contemporaine nous enseigne que la belle Allemagne, le grand pays des esprits supérieurs (Kant, Hegel, Einstein) est tombée démocratiquement entre les mains de Hitler ; que Rome, la ville antique aux multiples trésors (Colisée, Cathédrale et Place Saint-Pierre), a vu Mussolini y bomber le torse en crachant le feu sur le Peuple et sur les institutions. L’Espagne, quant à elle, malgré les richesses de sa contribution culturelle exceptionnelle (Goya, Cervantès, Picasso, Velasquez), s’est noyée dans les horreurs de la dictature de Francisco Franco. Alors, il n’y a rien de surprenant à ce que la vieille démocratie du Sénégal, le pays de la teranga°, de la tolérance, du chantre de la civilisation du donner et du recevoir, puisse lui aussi tomber entre les mains de l’homo-pastéfien inculte et manipulateur. Ne dit-on pas que l’histoire se répète très souvent ?
Le Pres fut présenté aux goorgoorlu que nous sommes dans la majorité, dans un cadre théâtral, sous les vivats d’inconditionnels sans aucun sens de la retenue. Parce que justement tout esprit équilibré (et qui sait lire les événements) peut, mais surtout doit comprendre que nous sommes mal barrés : nous allons boire le calice jusqu’à la lie. Alors, trinquons !
Les moins informés en sciences économiques ont au moins une fois eu vent de la courbe de Laffer et de sa célèbre maxime : trop d’impôt tue l’impôt. En effet, ce concept économique développé depuis illustre aisément la relation entre le taux d’imposition et les recettes fiscales. Elle suggère qu’il existe un taux d’imposition optimal qui maximise les recettes fiscales, et que des taux trop élevés peuvent décourager le travail et l’épargne, entraînant ainsi une diminution des recettes fiscales. La taxation de tout et de rien fait fuir l’investissement, asphyxie les entreprises qui ferment une à une, paralyse le commerce qui toussote avant de s’éteindre, raréfie le crédit et le rend encore plus inaccessible, tue le travail, anéantit complètement les sources de l’épargne.
Impôt et taxe sont des obligations obligatoires, et lorsqu’ils sont élevés, l’augmentation de la pression fiscale qui en résulte, conduit inéluctablement à la baisse des recettes de l’Etat : les agents économiques surtaxés sont ainsi incités à moins travailler ou à recourir à d’autres moyens d’évasion fiscale. Ce qui ouvre la voie à la déflation de personnel, la délocalisation des entreprises, la fuite ou la réticence des investisseurs, le renchérissement des coûts et enfin la paupérisation encore plus accrue chez les couches sociales les plus vulnérables. Et comme nous tirons déjà tous le diable par la queue …
Avec ce fameux plan, on nous propose l’enfer et on nous demande de sourire, de nous réjouir de notre indigence proclamée et programmée. Au petit peuple de se serrer encore plus la ceinture au moment où nos décideurs gardent leur opulence, leurs avantages jadis xaraam° et aujourd’hui plus que licites, leur train de vie paradisiaque.
Le souverainisme que l’on prône au sommet de l’Etat, a un coût et constitue un leurre pour nous endormir : il ouvre en vérité largement la porte au Fonds monétaire international (Fmi) avec ses exigences contraignantes pour le petit peuple. Ce petit peuple, avec la levée des subventions, va payer plus cher l’énergie et, par ricochet tout ce qui est produit (produits manufacturés, denrées de première nécessité).
On nous parle d’efforts collectifs pour fouetter notre fibre patriotique afin de masquer l’incurie, le tâtonnement et le manque criard d’expertise au sommet de l’Etat. En dix-huit mois de pouvoir pastéfien, nous sommes passés du livre de chevet «Solutions», en passant par «l’Agenda 2050», pour tomber aujourd’hui dans un Plan de redressement qui ouvre grand la voie à l’austérité. Qui nous a mis au quatrième sous-sol en si peu de temps ? Suivez simplement mon regard ; ne dit-on pas qu’il faut remuer plusieurs fois la langue avant de débiter des inepties ? Un pays où l’Administration est peuplée de faussaires sur les chiffres, de coupeurs de routes, grands détourneurs de deniers publics, vivant d’un système aliénant sa liberté depuis six décennies, ne mérite que ce Pres qui vient à son heure pour lui apprendre à s’assumer, à vivre tout court. Sacré Pros !
Dites ! Une simple question s’il vous plaît : Macky toujours au pouvoir, serait-il certain que nous en serions à ce niveau de confusion, de déchéance, d’indigence et d’impécuniosité jusqu’à rouler au pied du Fmi auquel -dans un passé si récent- nous avions dit non aux exigences suffocantes ?
Amadou FALL
Iee à la retraite à Guinguinéo
zemaria64@yahoo.fr
