Caritas Interna­tionalis pour le Sahel (Cis) appelle à réformer le système financier international, afin de permettre aux pays africains de concilier remboursement de la dette et investissements dans les services essentiels, tels que la santé, l’éducation et les infrastructures.Par Alioune Badara CISS(Correspondant) – 

Le Sénégal accueille cette année l’Assemblée générale du Groupe de travail (Gt Cis) de Caritas Internationalis pour le Sahel. Une rencontre majeure rassemblant des représentants de plusieurs pays de la région. Ce sommet annuel, qui se tient depuis hier à Saly, réunit des délégations du Tchad, du Niger, du Mali, du Burkina Faso, de la Mauritanie, de la Gambie, de la Guinée-Bissau et des îles du Cap-Vert. Cette année, les discussions portent sur la «Localisation et les partenariats». L’objectif est de renforcer l’implication des acteurs locaux dans les initiatives humanitaires et de développement. Lors de la cérémonie d’ouverture, l’importance de travailler directement avec les communautés et de considérer les contextes locaux a été soulignée par l’Abbé Albert Daour Mbaye, Secrétaire général de Caritas Sénégal. Il a insisté sur la nécessité d’une approche inclusive pour mieux répondre aux besoins des populations vulnérables.

En plus des débats thématiques, l’Assemblée générale offre une plateforme de rencontres bilatérales entre les représentants de Caritas et leurs partenaires européens, notamment la France, l’Es­pagne, la Belgique et l’Italie. Ces échanges visent à partager des expériences, définir des stratégies de plaidoyer et renforcer la coopération pour un impact plus efficace.

Ainsi, dans un monde marqué par de multiples crises, Caritas réaffirme son engagement en faveur des plus démunis. «L’amour du prochain et la solidarité sont mis à rude épreuve dans un contexte de crise. Nous devons regarder au-delà de nos intérêts individuels pour aider les plus vulnérables. Quand on est en crise, les gens regardent leur nombril, c’est-à-dire chacun regarde ses intérêts particuliers, sa sécurité. Alors nous, on veut être ouvert à tous, parce que Caritas c’est pour le service de tous. On ne peut pas regarder notre nombril, nous sommes obligés de regarder toutes les situations, surtout pour les personnes les plus vulnérables, les plus démunies, et venir à leur secours, il faut lever la tête voir avec le cœur pour agir avec intelligence», a déclaré l’Abbé Mbaye.

Georges Faye, adjoint au Gouverneur chargé des affaires administratives, a, quant à lui, salué le rôle de Caritas comme partenaire essentiel de l’Etat du Sénégal, en particulier dans les zones reculées. Il a mis en avant la collaboration continue entre l’Etat et l’organisation pour répondre aux besoins des populations fragiles.

Quant au Secrétaire général de Caritas Internationalis, il a souligné un autre défi majeur : la dette des pays africains. Il a plaidé pour une réforme du système financier international, afin de permettre aux pays africains de concilier remboursement de la dette et investissements dans les services essentiels, tels que la santé, l’éducation et les infras­truc­tures. «L’Afrique manque de fonds pour assurer les services pour toutes les populations, la santé, l’éducation, les infrastructures, et en même temps tous les gouvernements africains doivent payer beaucoup pour les dettes qu’ils ont contractées afin d’assurer ces services. Et en même temps, on sait que pour les dettes, les pays africains paient beaucoup plus par pourcentage que les pays européens et les pays les plus riches, et cela n’est pas juste.» Il a insisté sur la nécessité d’un dialogue mondial pour rééquilibrer le système de la dette et inclure les acteurs privés dans ces discussions.

Frère Monseigneur Tibambo, président de Caritas Africa, a rappelé que la mission de Caritas est d’accompagner et défendre les populations les plus vulnérables. L’orga­nisation intervient dans des situations d’urgence, qu’il s’agisse de catastrophes naturelles ou de crises provoquées par des conflits. Face aux ressources limitées et aux défis croissants, l’appartenance à Caritas Internationalis, qui regroupe 162 organisations dans sept régions, constitue un atout majeur pour la coordination des actions humanitaires.

Cette Assemblée générale du Gt Cis marque une étape importante dans la coopération entre Caritas et ses partenaires. Les discussions engagées à Saly contribueront à renforcer les stratégies de développement, à promouvoir une gouvernance plus inclusive et à encourager une solidarité internationale plus forte. Caritas Sénégal et ses homologues poursuivent ainsi leur engagement en faveur d’un avenir plus juste et solidaire pour les populations du Sahel et au-delà.
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