Important levier de développement économique, l’élevage caprin reste encore traditionnel dans la région de Fatick, avec en majorité de la divagation. Cependant, il se modernise petit à petit avec l’encadrement dont bénéficient les éleveurs dans le cadre du Programme d’amélioration de la filière caprine (Pafc). Lequel, avec le système de bouclage, a réussi cette année à identifier quelque 9 000 chèvres à travers la région.

Le système de bouclage des ruminants, adopté par le ministère de l’Elevage et des productions animales, a permis cette année d’identifier quelque 9 000 chèvres dans la région de Fatick. Cela, dans le cadre du Programme d’amélioration de la filière caprine (Pafc) mis en œuvre depuis 2006 et qui aujourd’hui est mené dans le cadre de la coopération entre la région Nouvelle-Aquitaine en France et les Conseils départementaux de Fatick, Foundiougne et Gossas. Selon la responsable du Pafc, Hélène Kuhn, qui s’est récemment entretenue avec Le Quotidien, cette méthode d’identification est d’une très grande utilité. «Ce système ne lutte pas complètement contre le vol de bétail, parce qu’il ne luttera pas contre les abattages clandestins. Par contre, il permet de retrouver des chèvres qui ont tendance à s’égarer ou à divaguer plus loin que l’enceinte du village. Il y a déjà pas mal d’éleveurs qui sont parvenus à retrouver leurs chèvres de cette manière-là», fait-elle savoir. Avant d’ajouter : «Ce bouclage permet surtout de faire un suivi sanitaire plus précis. Aujourd’hui, on sait précisément quelles sont les chèvres qui sont vaccinées, celles qui ne le sont pas, quand est-ce qu’elles ont besoin de faire un rappel. On peut aussi faire du contrôle de croissance sur les animaux. Et grâce à cette identification, on pourra demain mettre en place un chemin d’amélioration génétique de la race locale, parce qu’on connaîtra davantage la qualité des animaux», se réjouit-elle. Non sans indiquer qu’avec le stock de boucles qui leur reste, ils pourront arriver à 15 mille chèvres identifiées d’ici la fin de l’année et faire autant l’année prochaine, puisque les activités du programme seront étendues à la région de Diourbel.
Par rapport au suivi sanitaire évoqué plus haut, à l’échelle des trois départements de la région de Fatick, renseigne Hélène Kuhn, environ 70 personnes ont subi une formation en premiers soins en élevage caprin. «On forme des éleveurs individuels et des relais, c’est-à-dire des éleveurs qui sont choisis dans les groupements pour apprendre à détecter un animal malade, apprendre à faire les premiers soins sur un animal, à soigner une plaie, à faire du déparasitage, appuyer l’agent d’élevage dans la vaccination etc.», explique-t-elle.
L’amélioration de la filière caprine nécessite une meilleure organisation du sous-secteur. Aussi, les éleveurs caprins ont-ils mis en place une structure dénommée Association régionale des éleveurs caprins de Fatick (Arecaf). Laquelle regroupe aujourd’hui 65 groupements villageois ainsi que 37 chèvreries individuelles.
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