La responsable de la Cojer a été libérée hier, après avoir été entendue par le procureur de la République de Fatick. Marième Thiam Babou reste cependant à la disposition de la justice.

Il était 14h 46 hier, lorsque libre, Marième Thiam Babou franchissait le portail du Tribunal de grande instance de Fatick. Les traits tirés sans doute par la fatigue liée aux près de cinq tours d’horloge passés dans le bureau du procureur de la République et au thermomètre qui affiche 43°, la responsable de la Cojer, habillée aux couleurs de son parti, distribue des poignées de mains et des sourires à gauche et à droite. C’est le soulagement chez ses souteneurs qui, depuis 10h, ont pris d’assaut les abords du Tribunal en attendant avec impatience le dénouement de cette affaire. Après avoir communié avec ses partisans pendant quelques minutes, elle se dirige vers les journalistes pour faire une déclaration. «Je suis animée par un sentiment de satisfaction par rapport à la tournure des évènements. Je viens de m’entretenir avec monsieur le procureur de la République qui m’a accordé une liberté provisoire, mais je dois revenir mercredi prochain», dit celle qui convoite le fauteuil de Thérèse Faye. Avant de poursuivre : «L’affaire est très sérieuse, mais je fais confiance à la justice de mon pays. L’affaire est encore pendante et en tant que bonne citoyenne, mais surtout bonne républicaine, j’aimerais attendre qu’elle soit totalement vidée pour pouvoir en parler.» On ne connaîtra pas pour le moment le reproche ni le plaignant dans cette affaire alors que le nom du maire de Fimela était avancé. «En toute franchise, je ne vois pas clairement ce qui se passe dans ce dossier parce que jusqu’à présent, je ne sais pas d’où vient exactement la plainte. Je n’ai que des rumeurs. Aucune notification ne m’a été faite jusque-là. Donc, je ne peux qu’attendre la fin de la procédure pour me prononcer là-dessus», a dit Mme Babou. En revanche, elle a tenu à démentir avec véhémence l’information qui a circulé dans la presse jeudi et selon laquelle elle aurait refusé de déférer à la convocation de la gendarmerie de Fimela qui  l’aurait cueillie à Dakar. «Cette information est archi-fausse parce que c’est en toute liberté que j’ai répondu à la convocation de la justice de mon pays. Ce n’est qu’une tentative de lynchage médiatique pour étouffer un autre événement en cours (Ndlr : l’affaire Khalifa Sall). Même si je suis jeune, je suis quand même très responsable. Je sais ce qui se passe dans ce pays, je  connais mes droits et devoirs et pour rien au monde, je ne fuirai mes responsabilités», a-t-elle martelé. A l’endroit de ceux qui s’attendent à ce que cette affaire émousse d’une certaine façon son ardeur, la jeune Apériste de Keur Samba Dia dit : «Rien ne me fera reculer. Si c’est comme ça qu’on cherche à m’intimider, c’est mal me connaître.» Tout serait parti des affrontements entre partisans de Marième Thiam Babou et de Thé­rèse Faye à Ndangane Sambou.
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