Depuis l’entrée en vigueur de l’Etat d’urgence assorti d’un couvre-feu, les talibés sont de moins en moins visibles dans les rues de Fatick. La cause, 192 d’entre eux, à l’échelle du département, ont été retournés à leurs familles respectives, à l’initiative du Comité départemental de gestion des épidémies. Selon le préfet du département de Fatick, Demba Touré, qui a donné cette information samedi dernier, cette mesure se justifie par le souci des autorités de protéger du coronavirus cette frange vulnérable de la population, en aidant les maîtres coraniques à les faire retourner chez eux. Surtout que ces propriétaires de daaras n’ont pas les moyens de les confiner et de les prendre en charge pendant toute la période que va durer la pandémie du Covid-19. Mais il faut dire que cela n’a pas été facile tout au début, puisque si l’on en croit le préfet, il y avait quelques réticences de la part des maîtres coraniques. Lesquels ont tout de même fini par adhérer à cette opération qui est en train d’être mise en œuvre avec l’accompagnement de certaines bonnes volontés. L’appui attendu de l’Etat permettra de poursuivre le processus pour faire retourner auprès des leurs les quelques 200 talibés qui restent.
«Nous ne sommes pas pour l’extinction des daaras parce qu’il s’agit aussi d’un système d’éducation de notre société», a précisé Demba Touré. Qui souligne que c’est la raison pour laquelle ils ont offert à certains maîtres coraniques qui pourraient, pendant cette période de crise, prendre en charge un nombre très limité de talibés, la possibilité de faire retourner seulement les plus jeunes.
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