La situation des enseignants décisionnaires, la modification du décret 74-347 de la loi du 12 avril 1974, la promotion du civisme ont été les éléments de discussion de la Journée internationale du volontariat célébrée à Fatick. Par Ndèye NDIAYE –
Lors de la Journée internationale du volontariat (Jiv), célébrée cette année dans la région de Fatick, le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) a plaidé pour la modification du décret 74-347 de la loi du 12 avril 1974. Selon son Secrétaire général, Hamidou Diédhiou, cette révision va permettre d’intégrer un certain nombre de propositions afin de corriger certaines injustices que subissent les enseignants décisionnaires. «Parler du volontariat dans le secteur de l’éducation et de la formation, c’est rappeler ses innombrables impacts positifs sur la communauté, mais aussi rappeler au gouvernement la nécessité de perpétuer cette philosophie sous quelle que forme que ce soit. Personne ne doit oublier les lettres de noblesse et les leçons de patriotisme que cette philosophie nous a offertes», a indiqué Hamidou Diédhiou à l’entame de son discours. «En effet, poursuit-il, si l’école sénégalaise s’approche aujourd’hui de la scolarisation universelle et d’une éducation de qualité telle que prônée par le Paquet, c’est simplement dû au fait que durant ces années d’incertitudes aux allures d’une impasse, le volontariat avait donné un souffle nouveau à notre école en lui procurant un mieux-être.»
S’agissant de la question des décisionnaires, il a tenu à rappeler que ce sont des enseignants dans un seul système d’un même pays, qui connaissent un traitement et un sort bien différents de ceux des autres dits fonctionnaires. Selon lui, «ce paradoxe dans la gestion de ces catégories d’enseignants justifie le combat particulier que mène notre syndicat en leur faveur. A ce jour, à part les promesses ou autres annonces pompeuses, la situation n’évolue pas. Contrairement à l’engagement pris par le ministre de la Fonction publique de travailler à la correction de cette injustice en modifiant le décret 74-347 du 12 avril 1974 tout en intégrant les propositions de notre organisation».
Cela va permettre la régularisation des enseignants décisionnaires ayant déjà validé leurs années de volontariat, de vacation et de contractualisation ; la prise en compte de l’ancienneté acquise dans le corps d’origine lors du reclassement dans un autre corps et celle de l’année d’obtention du diplôme professionnel en lieu et place de la date de signature, entre autres suggestions.
Il a ainsi interpellé Cheikh Kanté, parrain de cette journée, à porter le plaidoyer auprès du président de la République, pour réviser ce décret «tant attendu, dans les meilleurs délais, pour résoudre définitivement cette injustice».
La célébration de la Jiv fut aussi pour le Sels l’occasion de poser des débats sur la situation des enseignants. Le thème de cette présente édition, «Le Sénégal à l’épreuve de la crise des valeurs : le volontaire de l’éducation, un modèle de citoyenneté et de patriotisme», en est la preuve. «Ce thème nous interpelle tous à plus d’un titre. Car notre pays est à la croisée des chemins eu égard aux actes et comportements d’incivisme qui mettent à l’épreuve nos valeurs, mais aussi tenant compte de la recrudescence du phénomène de l’émigration clandestine», a souligné le Secrétaire général du Sels.
Cette 21ème édition coïncide également avec la tenue des élections générales de représentativité des centrales syndicales prévues le 12 décembre 2023. Profitant de cette occasion, Hamidou Diédhiou invite vivement tous les enseignants à se mobiliser et en votant massivement pour la Cnts, dirigée par Mody Guiro, «afin de lui donner à nouveau une victoire éclatante devant lui permettre de continuer à porter les revendications des travailleurs et leur apporter des solutions durables».
Correspondante