De nos jours, la fréquentation des séries scientifiques et techniques par les élèves est plombée, entre autres, par un certain nombre de stéréotypes que certains se plaisent à véhiculer ça et là. Un problème que les autorités académiques veulent résoudre à travers l’organisation de «Journées nationales des carrières scientifiques et techniques» au cours desquelles des professionnels partagent leurs expériences avec des élèves du moyen-secondaire afin de les inciter à devenir des scientifiques.Par Dioumacor NDONG (Correspondant) –

L’idée que les «mathématiques sont difficiles» ou que «les filles seraient moins douées en maths que les garçons» est fortement ancrée dans notre imaginaire collectif. Ces stéréotypes liés aux mathématiques et aux sciences sont jugés néfastes dès lors qu’ils limitent la capacité des élèves à considérer leur potentiel réel, à développer des compétences personnelles, à exercer un métier et à prendre des décisions concernant leur projet personnel et professionnel. C’est la raison pour laquelle, depuis un certain temps, les autorités académiques cherchent vaille que vaille à déconstruire ces idées reçues qui vont à l’encontre de la promotion des mathématiques et des sciences. C’est ainsi que des instructions ont été données aux Centres académiques de l’orientation scolaire et professionnelle (Caosp) des seize académies du pays à organiser les «Journées nationales des carrières scientifiques et techniques».
A Fatick, la présente édition, du reste la première du genre dont le thème s’intitu­le «Dé­construire les représentations défavorables à la promotion des mathématiques et des sciences», s’est tenue le mercredi 22 décembre 2021 au Centre régional de formation des personnels de l’éducation (Crfpe). A cette occasion, des professionnels travaillant dans des domaines aussi variés que l’éducation, l’agriculture, les statistiques, la santé ou la mécanique ont pu partager leurs expériences avec des élèves du moyen-secondaire venus des Inspections de l’éducation et de la formation (Ief) de Fatick, Diofior, Foundiougne et Gossas.
Cette croisade contre les stéréotypes liés aux mathématiques et aux sciences est d’autant plus opportune à Fatick qu’ici, la fréquentation des séries scientifiques et techniques par les élèves est très faible. La preuve, selon le directeur du Caop de Fatick, sur les 9515 candidats inscrits au Bac en 2021 dans la région, seuls 1167 étaient issus des séries scientifiques soit un taux de 12,26%. Là où les candidats de la série Steg ne représentaient que 35 soit 0,37% contre 8313 candidats provenant des séries littéraires soit 87,37%. Une situation qui, sans doute, découle du faible taux d’orientation en seconde dans les séries scientifiques et techniques. Par exemple pour les années 2019, 2020 et 2021, révèle encore Mamadou Sou­ley­mane Diagne, il y a eu respectivement 26,12%, 23,68% et 25,8% seulement de potaches orientés dans les séries scientifiques et techniques sur l’étendue de l’académie de Fatick. Ce qui est encore très loin de l’objectif des pouvoirs publics qui est de faire en sorte qu’à l’horizon 2030, 45% des apprenants soient orientés dans les filières scientifiques et techniques.
Pour espérer atteindre ledit objectif, le Caosp a fait un certain nombre de recommandations telles que la redynamisation du Plan d’action régional annuel (Para) destiné à l’amélioration de la fréquentation des séries scientifiques, le maintien du dispositif de progressions harmonisées et d’évaluations standardisées afin de pallier les difficultés liées à la fréquentation des séries scientifiques. Ce service rattaché à l’Inspection d’académie ( Ia) a également préconisé l’organisation, de concert avec les Ief et le Crfpe, de rencontres avec les professeurs de sciences en vue de remédier aux problèmes d’évaluation et de mythification des sciences, la mise en place d’un dispositif de suivi de cohortes pour avoir une idée assez précise du taux de maintien des élèves dans les séries scientifiques et techniques, entre autres.
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