Après un compagnonnage de neuf longues années, le maire sortant de Fatick vient d’être lâché par ses deux adjoints et quatre présidents de commission. Ces derniers ont co-signé, avec dix-sept autres responsables de Benno bokk yaakaar (Bby), une déclaration lue hier à l’occasion d’une conférence de presse et dans laquelle ils ont clairement fait part de leur opposition à toute idée de reconduction de Matar Ba à la tête du Conseil municipal de Fatick.Par Dioumacor NDONG (Correspondant) –
En plus de la dizaine de ses camarades qui ont ouvertement affiché leurs ambitions de lui succéder au soir des élections municipales du 23 janvier 2022, le maire sortant de Fatick devra également faire face, au sein toujours de sa famille politique, à une nouvelle fronde. Laquelle est animée par ses deux adjoints, en l’occurrence Ndèye Aïda Diouf et Issakha Dieng, mais aussi Mamadou Kane dit Blaise, Ousmane Barro Dione, Sémou Diouf et Amath Diouf, respectivement président de la Commission des finances, président de la Commission chargée de la formation, président de la Commission en charge de la coopération décentralisée et président de la Commission communication du Conseil municipal de Fatick. Ces noms font partie d’une liste de 23 cadres et responsables politiques de la grande majorité présidentielle qui estiment qu’après avoir «échoué» à la tête du Conseil municipal de Fatick, du fait de son «manque de vision et d’ambitions», Matar Ba doit maintenant céder sa place à un autre fils de Fatick. C’est ainsi qu’avec d’autres responsables de l’Apr comme le député Fada Guène, l’ancien Directeur général des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, Niokhobaye Diouf, responsable de la section communale de Fatick du Parti socialiste, Cheikh Ndour, conseiller technique au Fongip, l’Inspecteur de l’éducation et de la formation de Médina Yoro Foula, Racine Fall, Malick Ndiaye, membre du collège de l’Artp, Adama Gaye, chargé de missions à la présidence de la République, entre autres, ils ont co-signé, ce 10 octobre 2021, une déclaration dans laquelle, ils déplorent tout d’abord la «léthargie du parti et de la coalition qui s’explique surtout par le manque d’unité des leaders de la commune».
Ensuite, en raison de la pluralité des candidatures au sein de la mouvance présidentielle, ils ont fait part de leur crainte de se retrouver dans une situation pire que celle qu’ils ont connue en 2014 avec une victoire à l’arrachée avec 49% des voix contre 51% pour toutes les listes concurrentes de Bby réunies.
Au regard de tout ce qui précède, ces contempteurs de Matar Ba veulent «alerter et attirer l’attention du président de la République sur la profondeur du sentiment d’insatisfaction voire de déception de la population quant à la gestion actuelle de la cité de Mame Mindiss». Aussi, demandent-ils au Président, «pour l’intérêt de Fatick et de la coalition, d’être à l’écoute des responsables de la base pour le choix du meilleur candidat». Avant de s’engager «à faire de ce cadre et de cette dynamique fédératrice une force alternative de réflexion et de proposition pour un candidat consensuel bénéficiant de l’onction, du soutien et de l’engagement de la majorité des responsables politiques de la base, un candidat en phase avec les populations et capable de répondre aux aspirations de celles-ci».
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