La production de sel constitue la principale activité d’une bonne partie de la population de la région de Fatick. Seulement, les producteurs ont du mal à trouver des débouchés aussi bien sur le marché national qu’international du fait, entre autres, que le produit ne répond pas toujours aux normes de qualité requises. Lancé à Palmarin Facao jeudi dernier, le projet d’Appui à la valorisation de la production du sel des exploitations familiales du delta du Sine-Saloum (Apefass) veut inverser cette tendance en accompagnant pendant deux ans, quelque 750 producteurs et productrices des villages de Pal­marin, Djilas et de Loul Séssène, dans l’arrondissement de Fimela. C’est ce qu’a révélé, Guillaume Babin, directeur de l’Association Univers-Sel qui met en œuvre ledit projet, en partenariat avec l’Ong Concept, les Salines de Guérande et la Cellule de lutte contre la malnutrition (Clm).
S’exprimant auparavant au nom de ce consortium, Maurice Ndour a fait savoir que le but principal de ce projet, d’un montant de 108 millions 442 mille 651 francs Cfa, est le développement d’une nouvelle dynamique entrepreneuriale dont le résultat escompté est une production de sel de qualité répondant aux normes pour le bénéfice des producteurs, mais aussi des populations à travers un approvisionnement du marché intérieur en sel de qualité adéquatement iodé. Selon M. Ndour, ce projet cadre bien avec le Plan stratégique multisectoriel de la nutrition (Psmn) qui est un outil d’opérationnalisation de la politique nationale de développement de la nutrition. Insistant sur les méfaits de la carence en iode contre laquelle le projet veut également lutter, il a affirmé que selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), «la carence en iode est la principale cause de lésions cérébrales évitables et de la faiblesse du quotient intellectuel chez les enfants. Cette carence nuit à la santé des femmes et a un impact négatif sur la productivité économique et la qualité de vie». Il a ajouté par ailleurs qu’«il est établi que l’une des solutions les plus fiables et moins coûteuses pour éliminer durablement la carence en iode, est l’iodation du sel». C’est la raison pour laquelle l’Etat du Sénégal s’est, selon lui, engagé résolument à travers une stratégie d’iodation universelle du sel en mettant en place un cadre législatif et réglementaire pour accompagner la production de sel adéquatement iodé.
Cependant, il semble se désoler du fait que, malgré tous les efforts que l’Etat a déployés dans la lutte contre la carence en iode, l’objectif de 90% des ménages disposant de sel adéquatement iodé ne soit pas encore atteint.
Par ailleurs, M. Ndour a profité de cette tribune pour lancer un appel aux producteurs de sel, en faveur du renforcement de la dynamique organisationnelle à travers la mise en place d’organisations faîtières fortes et capables de défendre les intérêts de leurs membres mais aussi de transformer la production de sel en filière, à l’image de celles existantes pour la tomate, l’oignon, ou l’arachide.
dndong@lequotidien.sn