Fds sur les 450 milliards pour l’emploi des jeunes : «L’argent promis à la jeunesse sera contre-productif»

L’impact de l’argent promis par le président de la République à la jeunesse sera très «marginal», comme l’a été la quasi-totalité des initiatives dont la vocation a été de créer de l’emploi pour les jeunes. C’est la conviction de Forces démocratiques du Sénégal Fds-Les Guelwaars qui estiment qu’«axer la question sur le financement, sans prendre en considération les autres paramètres tels que l’employabilité, risque d’être contre-productif par rapport aux objectifs initiaux». Babacar Diop et Cie réagissent ainsi à la mise en place du «nouveau» programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes, avec une enveloppe de 450 milliards de francs Cfa destinés à financer l’emploi des jeunes. Selon ces opposants, le problème de l’emploi des jeunes au Sénégal n’est pas conjoncturel, mais plutôt structurel. «L’expérience montre que, très souvent, quand le lien entre le diplôme et l’emploi n’est pas bien établi, cela ne profite qu’à une frange de la population. Au Sénégal, le capital social, les relations, le clientélisme politique, l’entregent prennent assez vite le dessus sur le diplôme, rendant l’accès aux emplois assez compliqué pour les jeunes», dénoncent-ils. Par conséquent, ajoutent-ils, les autorités doivent avoir «l’audace de réorienter l’offre de formation, ‘’trop généraliste”, vers une offre plus professionnelle qui part de l’analyse de besoins des acteurs économiques (entreprises privées, industries…) et des situations de travail qui font la réalité du secteur». Pour Babacar Diop et ses camarades, l’esprit d’entreprenariat et la créativité restent essentiels dans tout projet de développement.
Par Mamadou SAKINE – msakine@lequotidien.sn