La fuite du montant des rémunérations versées aux joueurs, au staff technique et à l’encadrement de la sélection nationale pour la qualification à la Coupe du Monde 2022 n’en finit pas de provoquer la polémique.
Cette fois-ci, alors que tout avait été négocié dans les règles de l’art entre toutes les parties concernées, et que le montant des primes devait être gardé secret, celui-ci a fuité sur les réseaux sociaux.
On y apprend ainsi que Rigobert Song, le sélectionneur, a empoché 31 175 euros, et ses quatre adjoints (Sébastien Migné, Augustine Simo, Souleymanou Hamidou, Raphaël Fèvre) 19 000 euros chacun. Soit autant que la prime accordée à chacun des 27 joueurs retenus pour la double confrontation avec l’Algérie (0-1, 2-1) en mars dernier et au médecin de l’équipe.
Bill Tchato, l’ancien international, a pour sa part touché un peu moins : son compte en banque a été crédité de 17 580 euros.
Raymond Kalla, «Team manager», a de son côté été gratifié de 14 900 euros, un peu plus que l’analyste vidéo (12 185 euros), le kinésithérapeute (10 150 euros), les deux agents de sécurité, l’officier de presse et les deux intendants en charge du matériel (9 480 euros). Enfin, tout en bas du document qui n’aurait jamais dû se retrouver sur les réseaux sociaux, une prime de présence, attribuée à deux personnes à ce jour non identifiées, et d’un montant total de 29 100 euros. Au final, la qualification des Lions Indomptables aura coûté 807 630 euros au budget de l’Etat.
La divulgation de ce document a évidemment produit son petit effet. La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a rapidement publié un communiqué pour déplorer la fuite d’un document dont le seul ministère des Sports devait être le destinataire. Certains Camerounais y voient la main du pouvoir politique, lequel aurait fort peu goûté à la spectaculaire sortie de Samuel Eto’o, président de la Fécafoot, le 9 juin dernier après la victoire face au Burundi (1-0) à Dar es Salam, lors des qualifications pour la Can 2023.
«Son discours dans le vestiaire était prémédité, puisqu’il portait un micro-cravate. Et il n’a pas une seule fois fait référence au rôle de l’Etat auprès des Lions. Je peux vous assurer que cela a déplu à une partie des responsables politiques, souffle un proche de la sélection. Ici, beaucoup de gens pensent que cette fuite a été organisée par le milieu politique. Ceux qui sont à l’origine de ce déballage public ont réussi leur coup : bien rappeler à tout le monde que c’est l’Etat qui paye, pas la fédération.»
Ce scénario n’a rien de farfelu, tant Samuel Eto’o s’est attiré l’inimitié de certains hauts responsables politiques.
Avec camfoot