FEDE FOOT – Me Senghor, sur les nouvelles règles sur la nationalité sportive : «Une énorme avancée qui règle beaucoup de cas d’injustice»
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Le président de la Fédération sénégalaise de football approuve pleinement la proposition de la Fifa consistant à assouplir les règles sur la nationalité sportive. Selon Me Augustin Senghor, ce serait un avantage certain pour les équipes africaines dont le Sénégal qui compte beaucoup de joueurs binationaux.
La Fifa s’apprête à assouplir ses lois sur la nationalité sportive. Bientôt, il sera en effet possible pour un joueur de moins 21 ans de changer d’Equipe nationale malgré des matchs officiels avec son pays d’adoption.
Aujourd’hui, un joueur qui a disputé un match officiel pour son pays d’adoption ne peut plus changer de nationalité sportive. Mais de persistantes demandes d’assouplissement de la loi ont fait fléchir la Fifa. C’est ainsi que lors du Congrès de l’instance, le 18 septembre prochain, une nouvelle règle sera proposée aux associations membres.
Cette nouvelle disposition devrait à coup sûr donner le sourire notamment aux joueurs qui n’ont disputé que quelques minutes avec une sélection en match officiel.
En clair, désormais il sera possible aux joueurs de changer d’Equipe nationale s’ils jouaient moins de trois fois pour l’équipe A (avant leur 21 ans) et au moins 3 ans plus tôt.
«Cela ouvre d’autres opportunités pour les joueurs d’origine africaine… »
Interpellé sur cette nouvelle réglementation, le président de la Fédération sénégalaise de football applaudit des deux mains. «C’est une énorme avancée sur le dossier de la nationalité sportive qui règle beaucoup de cas d’injustice», apprécie Me Augustin Senghor. Qui prend exemple sur un cas qui a fait débat. Il s’agit du Franco-Sénégalais, Bafétimbi Gomis, qui a refusé une sélection chez les Lions pour la Can 2008 ; préférant porter les couleurs de l’Equipe de France suite à une convocation de Raymond Domenech pour l’Euro 2008. Avant d’être par la suite libéré en 2012 par Didier Deschamps après quelques bouts de matches.
«Avec, entre autres, le cas Bafétimbi, le Sénégal aurait pu bénéficier de l’apport de beaucoup de joueurs de top niveau si cette règle ne les avait pas disqualifiés», regrette le patron du football sénégalais. Me Senghor entrevoit quand même le bout du tunnel avec cette nouvelle disposition : «Cela ouvre d’autres opportunités pour les joueurs d’origine africaine comme pour des équipes comme le Sénégal qui comptent beaucoup de binationaux.»
A l’image du Sénégal, le Maroc aussi devrait afficher le sourire. On se rappelle le cas de Munir El Haddadi qui avait fait couler beaucoup d’encre lors de la Coupe du monde 2018. La précédente loi ne lui avait pas permis de disputer le Mondial avec le Maroc. Lui qui n’est entré qu’à la 77ème minute dans un match de qualifications pour l’Euro de l’Espagne en septembre 2014.
Rappelons que la Fédération marocaine de football avait eu recours à la Fifa pour permettre à El Haddadi de porter le maillot du Maroc, mais la demande a été refusée.
Aujourd’hui l’Hispano-Marocain pourrait bientôt changer d’Equipe nationale pour celle des Lions de l’Atlas.