Les parents d’élèves des écoles gülenistes sont dans le désarroi du fait de la fermeture de ces établissements scolaires par le gouvernement marocain. Pour dénoncer cette mesure qui fait suite à des pressions turques et intervenue le 5 janvier 2017, les parents d’élèves n’ont pas cessé depuis lors d’exprimer leur colère.

Au Maroc, les parents d’élèves des écoles affiliées à la confrérie de l’imam turc Fethul­lah Gülen ne laissent aucun répit aux autorités. C’est dans ce sillage qu’ils ont sonné la mobilisation. En effet, d’après Jeune Afrique, depuis l’annonce de la fermeture décidée le jeudi 5 janvier pour lien avec l’imam turc Fethullah Gülen, la mobilisation ne faiblit pas. Puisque les sit-in et marches de protestation se multiplient devant les sept écoles de ce groupe scolaire qui sont réparties entre Casablanca, la capitale économique du Maroc et les villes de Fès, Tétouan, Tanger et El Jadida.
Aucune solution, pour le moment, ne permet de voir le bout du tunnel pour ces parents inquiets. Et Slimane Bouslimi, membre du comité des parents d’élèves de l’école du groupe Al Fatih située dans la banlieue ouest de Casablanca, d’annoncer : «Nos discussions avec les autorités n’ont rien donné pour le moment. Si aucune solution n’est trouvée d’ici le 5 février, date de l’exécution de la fermeture, nous allons multiplier nos actions de protestation, y compris en attaquant l’Etat devant le Tribunal administratif.» Pour intenter une action en justice contre la mesure prise par les autorités de Rabat, l’on indique qu’un avocat casablancais a été mandaté par le comité des parents d’élèves.
Ces derniers ont eu des rencontres avec le wali du Grand Casablanca, Khalid Safir, ainsi que la direction de l’Académie régionale de l’Education nationale. «Ils nous ont dit que la décision venait d’en haut et qu’ils étaient dans l’attente de nouvelles directives du ministère de l’Intérieur», renseigne Bahia Ryad, membre du même comité de parents d’élèves. N’étant pas opposés à la fermeture décidée par le ministère de l’Intérieur, les parents d’élèves militent, toutefois, pour que «ce dernier trouve une alternative pour les enfants», ou au moins qu’il leur accorde «un délai de grâce jusqu’à la fin de l’année».

Visite d’une délégation d’Ankara au Maroc
C’est suite à la visite d’une délégation parlementaire turque au Royaume chérifien que la décision du Maroc est intervenue. Cette délégation d’Ankara était venue convaincre les auto­ri­tés de Rabat de la «dangerosité» du mouvement de Fethullah Gülen qui est accusé par le pouvoir du Président Recep Tayyip Erdogan d’être responsable du coup d’Etat manqué contre son régime du 15 juillet 2016.
Pour rappel, dans un communiqué daté du 5 janvier 2017, le ministère de l’Intérieur marocain annonçait : «Les investigations sur les établissements du groupe Mohamed al-Fatih, liés au Turc Fethullah Gülen, ont montré qu’ils utilisaient le secteur de l’enseignement pour répandre l’idéologie de ce groupe et des idées contraires aux principes du système éducatif et religieux marocain.» Le «non-respect des avertissements du ministère de l’Edu­ca­tion nationale (…) pour remédier aux dysfonctionnements en­re­­gistrés» va pousser les au­to­rités marocaines à procéder à la fermeture de tous les établissements scolaires relevant de ce groupe dans un délai maximum d’un mois, tout en œuvrant «pour que ces élèves poursuivent leur cursus» dans d’autres établissements.
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