La commune de Treichville à Abidjan accueillait ce week-end, la 6e édition du festival Cocobulles, le rendez-vous du dessin de presse et de la bande dessinée. L’oc­ca­sion de plaider la cause du dessin de presse et de réfléchir sur l’avenir de celui-ci.

A l’heure de la révolution numérique, du tout-vidéo, des réseaux sociaux et de l’immédiateté, d’une presse en crise, le dessin de presse a-t-il encore un avenir ? «Oui !», estime KAK, dessinateur du journal français l’Opinon, et président de l’Ong Cartooning For Peace. «L’avenir du dessin de presse est lié à la vitesse à laquelle la presse va trouver dans le nouvel écosystème numérique un business-model qui fonctionne. En revanche, je ne suis pas pessimiste, dans la mesure où je me rends compte, avec mon travail, que très souvent le dessin de presse est la porte d’entrée dans beaucoup de journaux. Beaucoup de gens ouvrent le journal et vont regarder le dessin avant de rentrer dans le journal. Donc, cette capacité du dessin à faire venir le public fait que, y compris sur les supports numériques, et y compris dans un monde où c’est la vidéo qui domine, il a encore un avenir devant lui.»
En Côte d’Ivoire, le dessin de presse est porté par deux ou trois titres. La référence est l’hebdo satirique Gbich, dirigé par Lassane Zohoré qui a quelques idées pour accompagner cette évolution et faire en sorte que les dessinateurs puissent continuer à vivre de leur art. «Avec l’avènement du numérique, tous les médias sont menacés. Donc, il faut savoir s’adapter. Des dessinateurs se sont renouvelés à leur manière. Il y en a qui ont des blogs, d’autres des sites. Derrière, il y a quelques dérivés comme l’animation 2D ou 3D que nous essayons d’inculquer à nos propres dessinateurs. On veut réinventer le dessin de presse en animation.» Le festival Cocobulles, dont la sixième édition s’est achevée ce dimanche, existe depuis 20 ans. Il attire les meilleurs professionnels africains et européens.
Rfi