Le Festival international du film de Bruxelles (Fifb) a honoré le réalisateur Ben Diogaye Bèye, pour services rendus au 7ème art sénégalais. Désormais, le siège 13 du complexe cinématographique Sembène Ousmane, porte son nom.Par Malick GAYE

– Le Festival international du film de Bruxelles (Fifb) a ouvert ses portes ce mercredi, au complexe cinématographique Sembène Ousmane. Pour cette première édition délocalisée, les organisateurs ont voulu marquer l’événement d’une pierre blanche. A cet effet, le doyen du cinéma sénégalais a été honoré. Ben Diogaye Bèye, qui a valu au Sénégal de nombreuses récompenses, a été immortalisé. Désormais, le siège numéro 13 du complexe cinématographique Sembène Ousmane, porte son nom. «C’est un immense plaisir que ce siège dans ce prestigieux complexe, porte mon nom. Au début, j’étais le plus jeune membre de l’Association des cinéastes sénégalais. Aujourd’­hui, j’en suis le doyen. C’est une grande responsabilité. Mainte­nant, je vais m’efforcer d’accompagner la jeunesse pour élever le cinéma sénégalais», a déclaré le réalisateur, après avoir reçu son certificat de reconnaissance décerné par les organisateurs du Fifb.
Dans l’optique de faire découvrir les talents de de­main, le Fifb met en compétition 10 films, dont 5 courts et 5 longs métrages. Pour la première journée, c’est la place de la femme qui était à l’honneur. Ser bi ou Tissus blancs de Moly Kane, meilleur court-métrage et Poulain d’or au dernier Fespaco et Feathers ou les plumes de l’Egyptien Omar al-Zohairy primé à Cannes, meil­leure fiction arabe du Festival d’El Gouna et Tanit d’or à Carthage, ont été projetés.
Entre anxiété, impression de vivre pour faire plaisir à autrui tout en s’oubliant, Suzanna Gaye parcourt les rues de Dakar à la recherche d’une nouvelle jeunesse. A la veille de son mariage, elle doit refaire son hymen pour mériter sa place dans la société. Moly Kane a choisi d’ignorer le décor dakarois pour braquer en plan serré, sa caméra sur l’absurdité de ne pas être maître de son corps.
La mère de Suzanna, mise au courant, préfère risquer la santé de sa fille pour ne pas jeter le discrédit sur sa famille. Une situation qui est quelque peu similaire à ce que vit Oum Mario dans Feathers, où il est question d’une histoire mi-absurde, mi-peinture sociale d’une femme qui devient la seule source de revenus pour son foyer, quand un apprenti-magicien transforme son mari en poule. Dans une Egypte où la place de la femme est à la cuisine,  Oum Mario devra du jour au lendemain, se décupler. Ses enfants étant mineurs, son mari contraint de s’endetter pour les faire vivre, Oum Mario est la pauvreté incarnée.
Le dialogue est quasi absent dans le film, mais l’émotion est insoutenable. Elle se fera arrêter et renvoyer de son lieu de travail, car ayant volé de la nourriture pour ses enfants. Elle finira par commettre l’inévitable.
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