Fiabilité des données sanitaires Vih/Sida : Lancement d’un système d’identification biométrique des patients


Le ministère de la Santé et de l’hygiène publique a procédé, lundi, au lancement d’un nouveau Système d’identification biométrique par empreintes digitales des patients (Sibed) du Vih/Sida. «Ce dispositif permettra de maîtriser les doublons tout au long de la chaîne de soins, d’améliorer la traçabilité des données, de rationaliser les produits de lutte contre le Vih, mais également de renforcer la prise de décisions stratégiques en vue de l’élimination du Vih d’ici 2030», a expliqué Samba Cor Sarr, directeur de Cabinet du ministre de la Santé et de l’hygiène publique. Venu présider le lancement officiel de cet outil obtenu grâce à un partenariat du programme Vih/Sida avec le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (Cdc), Dr Sarr a informé qu’«en août 2025, 93% des femmes enceintes séropositives ont eu accès au traitement antirétroviral, avec un taux de transmission du Vih de la mère à l’enfant de 3, 2%».
Il a indiqué qu’en dépit de ces «avancées encourageantes», des difficultés ou des défis demeurent en matière de qualité, de fiabilité des données et de gestion des doublons. «Dans ce contexte, selon lui, la mise en place d’un système d’identification unique basé sur les empreintes digitales s’impose comme solution miracle et innovante.» Le directeur de Cabinet du ministre de la Santé et de l’hygiène publique a salué cette initiative dont l’importance est d’autant plus «grande» qu’elle s’inscrit pleinement dans une vision de santé publique fondée sur des données de qualité.
«Le Vih est une maladie tellement stigmatisante, tellement compliquée que les patients peuvent arrêter d’être suivis quelque part pour aller se faire enregistrer ailleurs», a dit Safiétou Thiam, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls). Elle a appelé à passer très rapidement dans ce sens à l’échelle, car le Système de notification biométrique par empreintes digitales ne donnerait pas l’impact qu’on attend au niveau de quelques sites. Mme Thiam suggère de prendre en compte les considérations éthiques, dans la mesure où des données de gens exposés à la stigmatisation seront enregistrées.
«Il faut encadrer cela sur le plan éthique, pour que cela ne se retourne pas contre les patients, éviter que cela soit utilisé pour stigmatiser les patients», a-t-elle recommandé, appelant à étendre le Sibed à d’autres personnes souffrant de la tuberculose, des hépatites et d’autres maladies connexes.
En attendant l’aval de la Commission nationale de la protection des données à caractère personnel (Cnp), il est prévu un enrôlement de patients avant fin novembre. Une phase-test sera faite durant un an, avant d’effectuer un passage à l’échelle en décembre 2027. Il est prévu aussi une capitalisation de l’expérience-pilote et une interconnexion du Dossier patient unique (Dpu). La prévalence du Vih/Sida est de 0, 3%, avec 85% de patients dépistés. Sur ces 85% de patients, 93% sont régulièrement sous traitement.



