L’Agropole Sud a bouclé vendredi, un atelier de trois jours sur la Gestion durable pour la lutte intégrée contre les ravageurs et les maladies des manguiers, des anacardiers et du maïs en Casamance. Au-delà du partage des connaissances sur ces cultures, la rencontre vise à mettre en place une stratégie de lutte efficace et durable contre ces fléaux, afin de booster leurs productions.
L’Agropole Sud a organisé un atelier de Gestion durable pour la lutte intégrée contre les ravageurs et les maladies des manguiers, des anacardiers et du maïs en Casamance. Cette rencontre, organisée en collaboration avec l’université Assane Seck de Ziguinchor, s’est tenue pendant trois jours à Ziguinchor, dans le cadre de la mise en œuvre du projet des agropoles du Sénégal.
L’objectif global était d’améliorer les connaissances des acteurs sur les maladies et ravageurs des cultures du maïs, de la mangue et de l’anacarde, et de mettre en place une stratégie de lutte efficace et durable.
Spécifiquement, il s’agissait de partager les résultats de recherche, les réalisations des projets et les pratiques locales sur les efforts de lutte contre les maladies, les ravageurs du manguier, du maïs et de l’anacardier.
Il était question aussi de capitaliser les meilleures pratiques de lutte ou de riposte contre les maladies et les ravageurs de ces cultures, mais également d’élaborer un plan d’actions pour une lutte harmonisée, efficace et durable contre les maladies et les ravageurs du manguier, du maïs et de l’anacardier. La mise en place de l’Agropole dans la zone Sud du pays représente la première étape de l’opérationnalisation du programme des agropoles. «Elle vise à valoriser les ressources agricoles de la région naturelle de la Casamance, notamment dans les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor qui sont caractérisées par l’existence de conditions pédoclimatiques favorables au développement agricole et une diversité de filières à gros potentiel, et vise à développer l’amont et l’aval de chaque filière d’intérêt», lit-on dans les termes de référence de l’atelier.
D’après ce document, la condition nécessaire pour le succès de l’implantation de parcs agro-industriels d’agrégation, de transformation, de conditionnement et de mise en marché est l’exigence d’un flux suffisant et continu de productions agricoles de qualité aux alentours desdits parcs.
Ainsi, pour augmenter la productivité et la production de mangue, d’anacarde et de maïs en Casamance, ainsi que le volume des produits transformés, tout en réduisant les pertes, le gouvernement du Sénégal a lancé le projet Agropole Sud. Celui-ci prévoit la réalisation de nouvelles plantations de manguiers (2500 ha), d’anacardiers (6000 ha), le surgreffage de 3000 ha de manguiers et 4000 ha d’anacardiers. S’y ajoutent la production de semences de maïs pour l’emblavure de 5000 ha, l’augmentation du taux de transformation de la mangue de 2 à 20%, de l’anacarde de 5 à 30% et du maïs de 9 à 18%.
Les professionnels essaient de voir comment mettre en place une feuille de route pour gérer les ravageurs, afin d’aider à améliorer la production de ces trois filières en Casamance. «Il est ressorti des feuilles de route pour chaque filière, pour aider l’Agropole à mettre en place des équipes qui permettront de répondre à ces questions, la nécessité d’identifier les maladies dans chaque filière et proposer des solutions», a dit Charahabil Mohamed Mahmoud, enseignant-chercheur à l’université Assane Seck de Ziguinchor, au département d’agroforesterie.
Le Sénégal fait partie des derniers pays producteurs d’anacarde. «On est 15e au niveau mondial et 9e au niveau africain. On ne produit pas beaucoup, alors que c’est une filière qui regroupe beaucoup de gens et qui produit beaucoup d’argent», se désole M. Charahabil.
Des soucis avec la Douane
«On a des soucis avec certains postes de Douane. Il faudra leur faire comprendre que le cajou est toujours taxé au moment de l’exportation. On ne peut pas comprendre que certains douaniers se permettent de prendre des camions un peu partout dans les régions, surtout à Kolda, Sédhiou et certaines zones de Ziguinchor.
Le colonel qui commande la zone sud doit rappeler à l’ordre ses éléments. Cela n’a jamais existé, on ne peut pas le commencer cette année… il faut qu’il nous dise pourquoi ils bloquent des camions à qui ils demandent de payer 3 à 4 millions», a dénoncé Boubacar Konta, président de l’Interprofession cajou du Sénégal.