Venue des profondeurs de l’atlantique, la vague Mati Diop a déferlé sur le monde du cinéma. La réalisatrice franco-sénégalaise a fait briller le cinéma sénégalais au firmament. C’est d’abord le jury du 72e Festival de Cannes qui tombe sous le charme de sa belle œuvre Atlantique en lui décernant le Grand prix du jury. Seul film venu d’un pays africain à être sélectionné pour la compétition officielle du 72ème Festival de Cannes, une des plus grandes rencontres cinématographiques, il s’avère être un succès continu et une prouesse pour la réalisatrice.
Avant elle, Hyènes de Djibril Diop Mambety avait aussi ébloui la compétition officielle du Festival de Cannes. C’était en 1992. 27 ans après, une Sénégalaise monte sur les marches à Cannes. Mais pas n’importe laquelle puisque Mati Diop est la nièce du cinéaste Djibril Diop Mambety. Coïncidence ou héritage ? En tout cas, Mati a grandi à Paris et elle a été très influencée par le travail cinématographique de son oncle dont l’œuvre a d’ailleurs inspiré son film documentaire Mille soleils. Atlantique l’a rendue célèbre et l’a propulsée au rang des grandes cinéastes.
Après ce sacre au festival de Cannes, elle a été à nouveau sous les feux des projecteurs, en recevant en septembre le Mary Pickford award au Toronto international film festival (Tiff) au Canada. Elle est la première lauréate de cette récompense qui célèbre la femme. Pour finir en beauté cette année 2019, Atlantique qui représente également le Sénégal dans la course aux Oscars figure dans la short-liste de 10 films étrangers encore en course pour la cérémonie de février 2020 à Los Angeles. Cette annonce a été faite par la direction de la Cinématographie. Elle intervient juste après le Tanit d’argent et le Prix de la meilleure musique remportée aux Journées cinématographiques de Carthage en Tunisie. Tout porte à croire que ce long métrage a gagné en popularité en 2019. Il faut rappeler également qu’Atlantique faisait partie des films au programme du Festival du film de New York qui s’est tenu le 28 septembre et où Mati Diop a obtenu le prix de l’Association des critiques.
Dans Atlantique, elle explore la problématique de l’émigration massive des jeunes Africains, gagnés par le désespoir d’une vie sans perspectives, qui choisissent de rejoindre l’Europe dans des conditions périlleuses. Ce, dans l’espoir d’avoir de meilleures conditions de vie.